SNCF - La direction fait son show : Cause toujours!25/01/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/01/une1956.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF - La direction fait son show : Cause toujours!

Jeudi 26 janvier, afin de mettre les travailleurs embauchés au cours de l'année 2005 sur les rails comme elle le souhaite, la direction SNCF n'a rien trouvé d'autre que de les convoquer au Palais des Expositions de la Porte de Versailles à Paris, en présence de Gallois, président de la SNCF, de Pépy, directeur général-adjoint, de Thierry Mignauw, directeur du Transilien, épaulés par des escadrons de cadres et agents de maîtrise.

Gallois attendait ainsi 4500 nouveaux jeunes embauchés pour son super-briefing, qui n'a pas l'air de recueillir le succès espéré puisqu'il a décidé d'obliger tous ceux qui seraient ce jour-là en journée de formation à venir l'écouter à la Porte de Versailles! Ne pas laisser le choix de ne pas répondre à son invitation, c'est encore le meilleur moyen de s'assurer un public...

Il est vrai que le monde décrit dans les discours des Gallois, Pépy et autres Mignauw a peu de chose à voir avec la réalité vécue par les travailleurs. Les salaires d'embauche sont minables (souvent à peine au-dessus du smic) et ils le restent pendant des années, sinon pour toujours. Aux guichets de vente de billets pour les voyageurs, la direction exige que le maximum de nuitées d'hôtels (pour le profit du groupe Accor) soient placées et que le maximum de voitures du groupe Avis soient louées. Il faut faire du "chiffre" tout en acceptant la suppression de plus de 2000 guichetiers. Dans les ateliers, les horaires visent à réduire au maximum l'immobilisation des rames destinée à leur entretien et à leur révision et s'accompagnent de nuits de plus en plus nombreuses pour "coller" aux trains.

Pour les agents de conduite, désormais, le seul fait de vouloir que les repos réglementaires soient respectés dans les roulements signifie une bagarre permanente. Lors de la dernière grève sur les lignes D et B du RER, les cheminots ont été traînés dans la boue par la direction parce qu'ils refusaient de travailler onze semaines d'affilée sans week-end. Et dans tous les secteurs, les ateliers, les gares, les chantiers, les directions font pression sur l'encadrement pour qu'il impose des conditions de travail aggravées en espérant que les plus jeunes acceptent sans broncher. L'an dernier il y a eu 4500 embauches pour 7200 départs; pour 2006, la direction annonce encore la suppression de 2750 emplois. Cela signifie qu'elle demandera à ceux qui restent de travailler plus et qu'elle continuera à embaucher de nombreux travailleurs précaires, en CDD à répétition. C'est inacceptable.

Gallois veut que la SNCF devienne une entreprise comme une autre, qu'elle soit rentable, qu'elle génère du profit. Pépy l'a déjà dit: il faut que les deux années qui viennent soient des "années business". Car même si, la main sur le coeur, Gallois nie toute intention de privatiser, la direction garde les yeux rivés sur une SNCF bien présentable aux capitalistes, privatisable par secteurs entiers. En fait, la mission de service public de la SNCF, la direction en parle surtout lorsqu'il y a une grève, pour faire du chantage aux cheminots et pour tenter de les dénigrer auprès des voyageurs. Le reste du temps, elle rogne sur tout et les travailleurs du rail comme les usagers en sont les victimes.

Dans ces conditions, ce n'est certes pas le grand show organisé par Gallois et compagnie qui peut réussir à faire marcher les nouveaux embauchés au même pas qu'eux!

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