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Dans les entreprises
SEB : Les emplois ne sont pas ménagés
Le groupe de petit électro-ménager SEB prévoit de fermer trois de ses usines françaises, dans les Vosges, le Jura et la Sarthe, et de réduire les effectifs dans une quatrième, dans l'Eure.
L'usine Moulinex de Fresnay-sur-Sarthe, un des derniers débris du groupe Moulinex absorbé par SEB, risque la fermeture, et la direction leur proposerait pour l'instant le transfert à l'usine de Mayenne, à 50 kilomètres de là. Mais que sera la suite?
Les travailleurs de Fresnay n'auront donc peut-être eu qu'un bref répit avant de connaître le sort des milliers de licenciés, en France et dans le monde, à la suite de la liquidation du groupe Moulinex. Parmi eux se trouvent de nombreux anciens de l'usine d'Alençon aujourd'hui disparue, transférés à Fresnay pour y produire des cafetières.
Pour les actionnaires de SEB, la reprise de Moulinex a été une excellente affaire. Ils se sont débarrassés d'un concurrent tout en gardant une marque connue. Leurs ventes se sont envolées. Mais bénéficier d'une marque ne suppose pas en revanche de maintenir les emplois.
Les profits du groupe à l'échelle mondiale ne sont pas à la baisse. Les dirigeants se plaignent seulement de l'érosion de leurs ventes en France. La situation en recul ici est contrebalancée nettement par une amélioration considérable dans le reste du monde. Leur présentation comptable en recul pour la France ne leur sert qu'à justifier les fermetures et les licenciements.
Pour tous les travailleurs de SEB directement concernés c'est l'inquiétude. Pour les anciens de Moulinex, le mauvais film de 2001 recommence.
À l'époque, pour l'emporter face à la concurrence d'un autre candidat à la reprise de Moulinex, les dirigeants de SEB n'hésitaient pas à déclarer: "La logique de fond de notre solution, c'est qu'elle vise la pérennité. Nous ne voulons pas promettre des choses que nous ne pourrions pas tenir." Ils étaient sur la même ligne que le gouvernement Jospin d'alors, dont le secrétaire d'État à l'Industrie, Christian Pierret, estimait que la reprise d'un tiers des salariés de Moulinex par SEB était une "solution industrielle française durable".
En fait de "pérennité" ou de "durabilité", les engagements des uns et des autres n'auront pas duré longtemps.