Loi SRU : Logements sociaux indésirables25/01/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/01/une1956.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Loi SRU : Logements sociaux indésirables

Le énième plan pour le logement présenté par le ministre Jean-Louis Borloo, plan que ce spécialiste de l'esbroufe a en toute modestie appelé loi "Engagement national pour le logement" est discuté à l'Assemblée. Et à cette occasion, plusieurs députés de droite veulent assouplir la loi SRU sur la mixité sociale, ce qui a provoqué l'intervention de l'abbé Pierre.

Cette loi, entrée en application en janvier 2002, oblige les communes urbaines de plus de 3500 habitants (de plus de 1500 habitants en Ile-de-France) à disposer de plus de 20% de logements sociaux. Mais les communes peuvent s'exonérer de cette obligation en versant une pénalité de 152 euros par logement manquant et par an. Et elles peuvent encore échapper à ces pénalités, parfois seulement par la promesse de construire.

De nombreuses municipalités préfèrent donc payer ces faibles pénalités que de faire construire suffisamment de logements sociaux sur leur territoire.

Parmi les 742 communes concernées par cette loi SRU, la moitié ne remplirait pas les objectifs fixés, essentiellement des villes "riches", comme par exemple, Saint-Maur-des-Fossés dans le Val-de-Marne, ou encore... Neuilly-sur-Seine.

Malgré la faible contrainte financière, plusieurs députés de droite veulent restreindre encore plus la portée de cette loi. Le député-maire de Maisons-Laffitte dans les Yvelines qui n'a pas encore 7% de logements sociaux, a même déclaré: "Je n'ai pas honte de dire que je veux flinguer cet article". D'autres députés, plus hypocritement, préconisent des aménagements de la loi... qui la rendraient encore plus inopérante.

La portée réelle de la loi SRU sur le nombre de logements sociaux construits chaque année est sans doute difficile à estimer. Par contre, il est évident qu'elle donne des boutons à tous les maires et députés adeptes de la devise: "pas de pauvres chez moi". Et si cette loi SRU, pourtant bien pauvrette, sort amoindrie de ce débat, comme cela est probable, cela donnera une fois de plus, la mesure de ce que le gouvernement est prêt à faire pour faire respecter son "Engagement national pour le Logement": du baratin.

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