La Poste Centre de tri J.-J.-Bosc - Bordeaux : Arbitraire postal25/01/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/01/une1956.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste Centre de tri J.-J.-Bosc - Bordeaux : Arbitraire postal

Près de 85% des 175 postiers des différentes brigades de nuit du centre de tri J-J-Bosc de Bègles, près de Bordeaux, ont arrêté le travail vendredi 20 janvier. C'était le jour de la commission paritaire (qui n'est paritaire que de nom, car la direction a d'office une voix de plus que les syndicats) censée discuter de la réintégration de l'un des quatorze syndicalistes sanctionnés en juillet dernier.

Une semaine auparavant, la direction avait laissé entendre qu'elle ne réintégrerait pas ce camarade sur son poste de travail, au centre de tri. Pour protester, une centaine de postiers se sont rassemblés sous les fenêtres de la direction.

Les sanctions, lourdes et injustes, avaient été prises suite à la lutte des postiers contre le plan de quarante-huit suppressions d'emplois. La direction entendait alors faire un exemple contre ceux qui se battent contre sa politique de rentabilisation. Elle avait fait envoyer le GIPN et fait mettre neuf syndicalistes en garde à vue et en examen, après avoir porté plainte pour une prétendue séquestration à l'encontre de cinq de ses cadres.

Parmi les quatorze sanctionnés, certains ont été "déplacés d'office", c'est-à-dire mutés sur un bureau de poste. Un syndicaliste contractuel a été licencié et les autres, fonctionnaires, ont été mis à pied pour une durée allant jusqu'à deux ans. Quant au camarade en cause, après lui avoir imposé une mise à pied de six mois, la direction a confirmé à l'issue de la commission paritaire qu'elle entendait lui imposer une deuxième sanction en le déplaçant d'office dans un bureau de poste comme facteur.

Pour justifier cette "double peine", La Poste prétend qu'il n'y aurait plus de poste correspondant à sa qualification sur le centre. Ce n'est qu'un prétexte car, sur le fond, La Poste entend toujours faire un exemple contre les travailleurs s'opposant à sa politique. De plus, elle ne veut pas voir revenir au centre de tri un militant syndical alors qu'elle a un nouveau plan de "réorganisation" dans ses cartons et qu'en septembre elle a déjà dû réintégrer bien malgré elle deux des quatorze, suite à une décision du tribunal administratif cassant la procédure disciplinaire. La Poste a fait appel et les procédures administratives, mais aussi pénales, sont loin d'être finies.

Si la direction ne réintègre pas notre camarade au CTC, la grève quasi unanime des collègues de nuit montre qu'elle n'en a pas fini avec les réactions des postiers du centre de tri.

Partager