Mardi 17 janvier, deux ouvriers d'une entreprise de couverture qui travaillaient à l'entretien des bâtiments de l'usine Hutchinson, près de Montargis, ont fait une chute mortelle de dix mètres. Ces deux couvreurs réparaient le toit de l'atelier780, à bord d'une nacelle appartenant à Hutchinson, quand celle-ci a basculé.

L'enquête n'a pas encore établi si l'engin était en bon état et homologué, ni si les deux travailleurs étaient habilités pour s'en servir.

Le vendredi précédent, la CGT était intervenue auprès de la direction car les deux couvreurs n'étaient pas attachés et parce que la nacelle n'était pas prévue pour être utilisée à l'extérieur, mais uniquement pour des travaux d'intérieur.

Dans l'usine, et notamment à l'atelier780, cet accident a causé une grande émotion. Ce qui ne fut pas le cas, semble-t-il, pour le responsable du département, qui demanda de continuer à travailler comme si ce qui arrivait n'avait été qu'un banal incident.

À l'usine, nous travaillons sur certains postes dans des conditions dangereuses, et c'est encore plus vrai pour les travailleurs des entreprises sous-traitantes. Bien souvent ceux-ci se retrouvent à effectuer des travaux sans avoir été suffisamment formés ou informés des consignes de sécurité, afin de gagner du temps ou de diminuer le coût des prestataires.

Aussi, il n'est nul besoin d'attendre les résultats de l'enquête pour savoir que cet accident n'est pas dû à la fatalité. C'est la conséquence d'une politique patronale qui exige que le travail soit fait au plus vite, et bien souvent au détriment de la sécurité.