Fonction publique : Grève du 2 février... et après?25/01/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/01/une1956.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Fonction publique : Grève du 2 février... et après?

Le 19 janvier, le dernier simulacre de discussions entre organisations syndicales de fonctionnaires et ministre de la Fonction publique s'est terminé sans la signature que ce dernier espérait obtenir. L'appel à une journée de grève et de manifestations a été confirmé par la CGT de la Fonction publique, le jeudi 2 février, journée "unitaire" qui sera organisée également par FO, la FSU, la CFDT et l'UNSA.

Sur la question des salaires, le ministre, de table ronde en tapis vert, est resté sur sa proposition provocatrice de 0.5% d'augmentation au 1er juillet 2006, ce qui équivaut à un quasi-blocage des salaires. L'inflation évaluée pour l'année est, selon les syndicats, de 1,8%, ce qui les conduit à chiffrer l'augmentation de salaire nécessaire à ce même montant. L'année précédente s'était déjà traduite, dans le budget des salariés de la fonction publique, par une diminution de pouvoir d'achat, puisque l'augmentation n'avait été que de 0,84% en moyenne annuelle. D'année en année, d'ailleurs, le manque à gagner s'accroît inexorablement en proportion de l'inflation et les cinq millions de fonctionnaires perçoivent en fait des salaires qui ont reculé de 6 à 7% relativement à l'année 2000.

Pour le gouvernement, il ne s'agissait que d'organiser une parade rituelle ministre-syndicats, permettant aux centrales les plus "consensuelles", en l'occurrence la CFDT, l'UNSA et la CFTC, de négocier plus longtemps, et à Christian Jacob de jouer la scène du ministre agissant dans le "cadre budgétaire fixé par le Premier ministre". En réalité, pendant les onze heures de négociations, dont le ministre s'est félicité, il n'a avancé comme propositions supplémentaires que quelques aides sociales à certains agents et, à l'horizon lointain de février 2007, 0,5% d'augmentation supplémentaire. Tout cela ne s'appliquant "bien évidemment [...] que s'il y a signature". Après quoi, les derniers syndicats interlocuteurs ont fini par claquer eux aussi la porte!

Le "cadre budgétaire fixé par le Premier ministre", on en a vu au demeurant les effets désastreux dans les services publics, avec les milliers d'emplois dont ceux-ci ont été délestés. Le budget 2006 a quant à lui prévu 5500 suppressions supplémentaires, dont plus de 2000 par exemple pour les enseignants des collèges et lycées de l'Éducation nationale. Le ministre en charge de cette dernière pourra sans doute encore longuement gloser sur les causes des dysfonctionnements du système éducatif et les violences à l'école... en continuant à supprimer des postes de professeurs, surveillants, infirmières scolaires, psychologues, bref en diminuant jusqu'à l'asphyxie le nombre de ces adultes fondamentalement indispensables à l'encadrement des jeunes dans les établissements scolaires.

Les travailleurs des services publics, y compris ceux qui ont pu accéder au statut qui leur confère une relative stabilité d'emploi, ont les mêmes préoccupations que l'ensemble du monde du travail. Au pouvoir d'achat en berne et aux conditions de travail aggravées s'ajoute de plus en plus la certitude de ne pas être en mesure, faute d'être suffisamment nombreux, d'assurer le service public que la société attend.

Emploi et salaire sont des exigences partagées par tous. Malheureusement, l'égrènement des dates des journées de mobilisation fixées par les centrales syndicales dilue dramatiquement la réponse des travailleurs. Mais, face au patronat et au gouvernement à son service, c'est bien la même riposte qu'il faut construire.

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