À l'émission On ne peut pas plaire à tout le monde, Gilles de Robien, le ministre de l'Éducation, a été chahuté par des professeurs d'éducation physique.

Ces enseignants protestaient contre la baisse, évaluée à plus de 50%, des postes offerts aux concours dans leur discipline. Le ministre a été traité de menteur, car il a affirmé qu'il y avait plusieurs centaines de professeurs en sureffectif en éducation physique et il a laissé entendre que c'était un effet de sa grande bonté que de proposer encore 400 postes aux prochains concours, au lieu de 800 en 2005.

Le SNEP, syndicat des professeurs d'éducation physique, rétorque que le ministère manipule les chiffres quand il affirme avoir recruté, de 2002 à 2005, 15% de professeurs en plus que ne l'exigeaient les départs en retraite: en effet, tous les lauréats aux concours ne sont pas de nouveaux professeurs, une partie d'entre eux sont des enseignants déjà en poste, que leur réussite au concours ne fait que titulariser. Des enseignants partiront en retraite plus tardivement, dans toutes les disciplines, pour cause de loi Fillon. Mais, de l'avis même des études officielles, cela n'aura qu'un impact très léger, en reportant ces départs d'un an ou deux.

Le SNEP dénonce les heures supplémentaires systématiquement imposées, le recours aux enseignants en statut précaire, la suppression d'options en lycée et le faux prétexte de la baisse des effectifs qui n'équivaudrait, selon ses chiffres, qu'à 0,23 élève par division. Ce n'est pas comme cela qu'on allégera le nombre d'élèves par classe. Mais le ministère s'en moque.

Une bonne pratique éducative, en matière sportive comme dans les autres disciplines, requiert des petits groupes bien encadrés, y compris, dans ce cas, pour éviter les accidents. Mais tout cela est bien loin des préoccupations du ministre.

Devant des millions de téléspectateurs, des professeurs se sont chargés de lui rafraîchir la mémoire. Tant mieux!