Burgess-Norton (ex-IP Marti) - Vieux-Charmont (Doubs) : Un sursis imposé par la détermination25/01/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/01/une1956.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Burgess-Norton (ex-IP Marti) - Vieux-Charmont (Doubs) : Un sursis imposé par la détermination

Le patron de Burgess-Norton (ex-IP Marti) voulait fermer l'usine de Vieux-Charmont, dans le Doubs, comme on éteint la lumière, le mépris en plus, expliquant aux salariés: "On n'est pas la Sécurité sociale"! Il avait commencé à déménager les machines le 20 novembre dernier et, en riposte, les 69 travailleurs occupaient celle-ci depuis.

Burgess-Norton avait demandé au tribunal de commerce la mise en liquidation judiciaire mais, mercredi 18 janvier, le tribunal l'a refusée et a accordé un sursis: l'usine Marti a été mise en redressement judiciaire pour une période de six mois. La fermeture est donc suspendue... provisoirement.

Lors de l'audience, le 18 janvier, le tribunal a constaté la cessation de payement, mais il n'a pas suivi le Comité d'entreprise qui demandait qu'elle soit reconnue comme frauduleuse, en raison de mouvements de fonds bizarres de l'entreprise de Vieux-Charmont vers la maison-mère.

Après deux mois d'occupation, les travailleurs de Marti ont donc repris le travail avec le sentiment d'avoir fait reculer la direction, même si, bien sûr, rien n'est acquis. La satisfaction et le soulagement étaient manifestes lors de la reprise du travail, lundi 23 janvier, accompagnée d'une cinquantaine de militants CGT de la région de Montbéliard. Sans compter que les pertes de salaire seront minimes grâce à la solidarité financière de la population.

Dans la région de Montbéliard-Mulhouse, l'écoeurement est grand contre les suppressions d'emplois qui se succèdent en rafale. Non seulement Peugeot liquide les intérimaires par centaines (plus de 600 à Sochaux et plus de 400 à Mulhouse), mais tous les sous-traitants licencient par dizaines. Les donneurs d'ordres font pression sur les sous-traitants pour diminuer les prix et, à leur tour, les sous-traitants font pression sur les travailleurs... en licenciant à tour de bras. La mobilisation des travailleurs de Marti, refusant d'accepter cela, a rencontré le soutien de la population, même si dans la plupart des entreprises le fatalisme domine encore.

La fermeture de Marti avait été planifiée par Burgess-Norton avec la complicité des donneurs d'ordres, PSA et Renault. Renault -un cinquième de la production de cette usine qui fabrique des axes de piston- a déjà passé commande ailleurs, et la CGT compte interpeller Sarkozy lors de sa venue à Montbéliard, car l'État en est encore le principal actionnaire.

PSA, le principal client, s'est lui aussi fourni ailleurs. Mais il aurait fait des promesses de commandes... Il est sûr que la mobilisation des travailleurs de l'usine Marti, située aux portes de Sochaux, dénonçant les donneurs d'ordres comme PSA qui font fortune en massacrant les emplois, n'était pas vraiment la meilleure publicité pour les marques Peugeot et Citroën.

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