PS : Le "parler vrai" façon Hollande18/01/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/01/une1955.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

PS : Le "parler vrai" façon Hollande

Lors de ses voeux à la presse, le premier secrétaire du Parti Socialiste, François Hollande, a proposé un calendrier à ses partenaires de la gauche. Il s'agit de formuler d'abord un programme de gouvernement, de répartir ensuite les circonscriptions pour les élections législatives, de désigner enfin, si possible, un candidat unique de la gauche pour l'élection présidentielle. Il est clair pour tout le monde que ce candidat ne peut venir que des rangs du PS.

La négociation pour un éventuel programme de gouvernement, est bien sûr là pour la galerie. Car l'expérience a montré que, quel que soit le programme électoral, et quel que soit d'ailleurs le résultat de l'élection, ce sera une politique défendant les intérêts de la bourgeoisie qui sera appliquée. Avec des mots socialistes, peut-être, mais sur un air dicté par le grand patronat. Et c'est l'air qui fait la chanson.

Hollande a donc crûment mis le marché en main à ses partenaires: préférez-vous avoir vos propres candidats à la présidentielle, au risque qu'il n'y ait pas du tout de candidat de gauche au second tour comme en 2002? Ou bien accepterez-vous un candidat unique à cette présidentielle en échange d'un groupe parlementaire garanti, c'est-à-dire d'au moins vingt députés, et de la perspective d'accéder au gouvernement derrière l'éventuel élu du PS?

Hollande démontre au passage, s'il en était besoin, que ce sont bien les candidats des partis qui avaient gouverné avec Jospin qui ont fait chuter celui-ci en 2002. Puisque c'est aux successeurs potentiels de Hue, Mamère et Taubira qu'il demande par avance de se retirer en 2007.

Car, si les Verts, les Radicaux de gauche et le PCF sont en concurrence avec le PS pour les sièges de députés, ils ne peuvent espérer accéder aux responsabilisés gouvernementales et à leur cortège de places, de fonctions, de nominations et de prébendes, que grâce à l'élection d'un président socialiste. Hollande leur propose donc un marché: le PS leur laisse des circonscriptions législatives en nombre suffisant pour former un groupe parlementaire à condition qu'ils ne se présentent pas à la présidentielle.

Cette proposition rencontrera sûrement un écho favorable auprès de ceux qui se voient déjà membres de cabinets ministériels, mais rien ne dit pour l'instant que les partenaires du PS accepteront de disparaître si facilement derrière lui. La première réaction officielle du PCF a d'ailleurs été une protestation qualifiant la proposition de Hollande "d'irréaliste". Mais peut-être est-ce seulement pour faire monter les enchères. Car le PCF n'a pas d'autre perspective que de participer un jour de nouveau à un gouvernement sous la houlette du Parti Socialiste. Et s'il ne veut pas se résigner à cinq ans de plus d'opposition, il lui faudra bien en passer par la "gauche durable" que lui propose Hollande, comme il l'a fait pour "l'union de la gauche" de Mitterrand, ou la "gauche plurielle" de Jospin.

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