Mittal Steel - Gandrange (Moselle) Aggravation des conditions de travail : On en a acier!18/01/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/01/une1955.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Mittal Steel - Gandrange (Moselle) Aggravation des conditions de travail : On en a acier!

Mittal Steel est devenu numéro un mondial de l'acier, les profits explosent, mais dans les usines, les conditions de travail s'aggravent. Ainsi les 240 travailleurs de l'aciérie de Gandrange en Moselle (sur les 950 de l'entreprise) doivent maintenant travailler non plus avec un roulement de cinq équipes, mais de quatre.

Conséquences: des suppressions d'emplois et le passage de 33 heures à 36 heures de travail hebdomadaire avec un seul week-end de libre par mois (au lieu de deux). Et quel week-end! Nous finissons de travailler le samedi matin à 6 heures. Direction la chambre, ce qui fait que le week-end ne commence en fait que vers 14heures. Et le dimanche soir, il faut de nouveau aller se coucher car le lundi la reprise du travail est le matin à 6 heures. Quant au programme de tous les autres week-ends, c'est encore plus simple, c'est l'usine!

C'est le 29 décembre, pendant les congés, que la direction a convoqué un comité d'entreprise exceptionnel pour annoncer ce changement d'horaire dans les installations. Pourtant, un CE ordinaire s'était tenu dix jours avant et tout semblait aller normalement, même s'il y avait eu beaucoup de jours de chômage depuis six mois. En fait, les grands groupes mondiaux de la sidérurgie ont maintenant une taille suffisante pour contrôler en partie les marchés, et ils ne se privent pas de freiner la production pour maintenir les cours de l'acier au plus haut.

Fin décembre, la direction du groupe a donc décidé que l'usine de Gandrange ne produirait plus que 800000 tonnes en 2006 au lieu des 1,2 million de tonnes prévues initialement. À l'aciérie, les décisions du groupe se traduisent par la suppression d'une équipe et de 36 emplois. Et à la reprise du travail, le 2 janvier, c'était la stupéfaction, le personnel en repos étant prévenu par téléphone de ses nouveaux horaires.

Un jour par semaine, le mercredi, l'aciérie sera désormais à l'arrêt. Les heures supplémentaires, ce jour-là, seront obligatoires et prennent le joli nom de "effet de bord" puisqu'il faut travailler environ deux heures de plus pour vider les machines. Imposer de travailler plus sous prétexte qu'il y a moins de commandes, il faut oser.

Pour faire accepter le passage de cinq équipes en quatre et l'augmentation de l'horaire de travail, ceux qui restent auraient 7,1% de rallonge et des repos supplémentaires. Mais une dizaine d'aciéristes qui déplaisaient à leur chef ont été mutés.

Le 11 janvier, une vingtaine de travailleurs sont venus demander des comptes à la direction de l'aciérie et lui dire leur attachement à la cinquième équipe, une vieille revendication des sidérurgistes obtenue dans les années 1980. Les réponses sont restées bien floues. Une seule chose est sûre, en 2004, dernière année connue, Mittal Steel a empoché 2 114 euros, tous les mois, sur le dos de chacun des salariés du groupe. Il en veut au moins autant voire plus pour 2006... en aggravant au passage nos conditions de vie et de travail.

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