Hôpital psychiatrique Saint-Jean-de-Dieu - Lyon : Pour réduire la violence, il faut augmenter les effectifs18/01/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/01/une1955.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital psychiatrique Saint-Jean-de-Dieu - Lyon : Pour réduire la violence, il faut augmenter les effectifs

À l'hôpital Saint-Jean-de-Dieu de Lyon, deux infirmières ont subi une violente agression physique de la part d'une patiente dans la nuit du 2 au 3 janvier. Cet événement a provoqué une vive réaction au sein du personnel, qui s'est mobilisé pour dénoncer la dégradation de ses conditions de travail.

Cette agression n'est pas un cas isolé. L'an dernier, il y a eu 132 déclarations d'accidents du travail pour agression dans l'hôpital, 40 avec des arrêts maladie dont certains avec des séquelles irréversibles. Par ailleurs, le taux de mise en invalidité des infirmiers en fin de carrière ne cesse d'augmenter. Alors le personnel en a vraiment assez de venir travailler la peur au ventre!

À Saint-Jean-de-Dieu, nous subissons depuis des années la même politique de réduction des moyens menée par les différents gouvernements, de gauche comme de droite. En un peu plus d'une dizaine d'années, 30000 lits de psychiatrie ont été fermés au niveau national. La région Rhône-Alpes n'a pas été épargnée et on annonce encore la délocalisation à Montélimar du seul hôpital psychiatrique de l'Ardèche. En vingt ans à Saint-Jean-de-Dieu, le nombre de lits a diminué de moitié passant d'environ 1000lits à 500lits. Plus récemment, le service d'accueil des urgences a été supprimé. Cette situation ne facilite pas l'accès aux soins pour les patients et complique le parcours des familles pour faire hospitaliser leurs proches.

Les restructurations permanentes, les 35heures sans création de postes, les suppressions de lits et de services, l'augmentation du nombre de patients pris en charge avec du personnel moins bien formé, moins payé et plus précarisé (intérim, CDD, entreprises de sous-traitance) pour s'occuper d'une population de plus en plus en détresse conduit à des situations dramatiques. Tout ceci est un cocktail qui aboutit irrémédiablement à l'augmentation de la violence.

Il y a un an, suite au drame de l'hôpital psychiatrique de Pau, où deux collègues ont été assassinées dans des conditions atroces, le gouvernement avait promis des moyens supplémentaires. Dans la réalité, au lieu de cela, pour la seule année 2005, Saint-Jean-de-Dieu s'est vu amputer de 35 postes!

Jeudi 12 janvier, à l'appel des syndicats CGT et SUD, nous étions 250 à débrayer pour exprimer notre colère et revendiquer des embauches. Les syndicats évaluent à 77 le nombre de postes à créer dans l'immédiat dans les seules unités de soins. C'est un minimum. Il faudra l'imposer par notre mobilisation car la direction a comme consigne de continuer encore à réaliser des économies.

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