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Leur société
Grippe aviaire : Quand de Villiers s'enrhume
Avec le développement de la grippe aviaire en Turquie et le décès de plusieurs personnes, Philippe de Villiers n'a pas manqué cette occasion d'une déclaration anti-turque. Il a en effet estimé que cela démontrait que la Turquie n'était pas mûre pour entrer dans l'Union européenne.
Le problème avec les virus, c'est qu'ils ne connaissent pas les frontières et même pas celles que de Villiers et ses semblables voudraient mettre une fois pour toutes à l'Europe. À ce jour le virus H5N1, parti d'Asie où l'épidémie a commencé en 2002, s'est étendu à d'autres continents sans qu'aucun gouvernement y puisse rien.
Le problème c'est aussi que les oiseaux migrateurs qui sont les vecteurs du virus ont la fâcheuse habitude de passer au-dessus de la Turquie sans que les autorités de ce pays y puissent grand-chose, et cela chaque année. Et selon les experts il y a même de fortes chances de penser que, pour les mêmes raisons, la grippe aviaire atteindra d'autres pays européens.
Certes les conditions misérables de certaines familles dans l'Est de la Turquie, dont la télévision nous a montré comment elles vivent au contact direct des volailles qu'elles élèvent, peuvent expliquer le passage du virus à l'homme et les décès d'enfants. Comme elles expliquent d'ailleurs les décès de près de 80 personnes en Asie.
Car c'est effectivement la promiscuité entre animaux et éleveurs qui facilite la propagation du virus. Mais de Villiers s'est-il assuré qu'il n'en va pas de même dans certains manoirs de Vendée? Car à entendre certaines déclarations, on en vient à se demander s'il n'y a pas là aussi des phénomènes de régression de l'intelligence humaine à celle du poulet.