États-Unis - Fioul pas cher pour les plus pauvres : Le pied de nez de Chavez à Bush18/01/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/01/une1955.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis - Fioul pas cher pour les plus pauvres : Le pied de nez de Chavez à Bush

Pour contrebalancer la propagande de Washington qui voit dans le président vénézuélien Hugo Chavez, élu deux fois à la présidence de son pays depuis 1998, une "force négative" du continent américain, celui-ci vient d'élargir son programme de distribution d'hydrocarbures aux populations déshéritées des États-Unis.

Au moment de l'ouragan Katrina, en septembre 2005, Chavez et aussi Castro avaient proposé, avec malice, leur aide à la population de La Nouvelle-Orleans. Cela avait été rejeté par Washington. En novembre, Chavez poursuivait cette idée: la compagnie pétrolière PDVSA (Petroleos de Venezuela SA), dont l'État vénézuélien a repris le contrôle au terme de plusieurs affrontements avec l'oligarchie possédante, a commencé à livrer du fioul domestique à bas prix aux pauvres de Boston et dans le quartier du Bronx (New York), par l'intermédiaire d'une filiale que PDVSA possède aux États-Unis, le groupe Citgo.

Début janvier, la distribution s'est élargie à quatre ethnies indiennes. Enfin le 13 janvier, la distribution de fioul, après le Massachussets et le Maine, a touché l'État de Rhode Island. Près de cent millions de litres ont ainsi été commercialisés. Ces distributions de fioul, 40% moins cher, sont d'autant plus appréciées par les consommateurs américains qui peuvent en bénéficier que, ces deux dernières années, les prix ont doublé.

La nouvelle distribution a été accompagnée d'un commentaire de l'ambassadeur vénézuélien: "Il ne s'agit pas de politique. Nous sommes ici en tant qu'Américains pour aider des Américains dans le besoin." En revanche, les responsables des transports de Chicago ont refusé les offres du Venezuela... et augmenté les tarifs des bus!

Chavez, qui dispose d'immenses réserves d'hydrocarbures et qui bénéficie de la hausse des prix du pétrole, essaye ainsi de montrer à l'opinion américaine qu'il n'est pas la "force négative" dénoncée par Bush. Il est vrai que les compagnies pétrolières américaines savent à quoi s'en tenir. Depuis 1998, Chavez a tenu tous les engagements de ses prédécesseurs, acceptant de renégocier les contrats de livraison quand c'était devenu nécessaire et continuant de livrer tous les hydrocarbures souhaités, ce qui maintient le Venezuela dans le peloton de tête des fournisseurs des États-Unis.

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