Collège Garcia-Lorca - Saint-Denis : Deux jours de grève suite à l'agression d'un surveillant18/01/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/01/une1955.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

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Collège Garcia-Lorca - Saint-Denis : Deux jours de grève suite à l'agression d'un surveillant

Vendredi 6 janvier, un surveillant a été agressé par deux élèves en fin de journée, à la sortie de son travail au collège Garcia-Lorca de Saint-Denis. Un autre élève a alors pris sa défense. Informés le lundi, choqués, les enseignants ont réagi collectivement: après deux heures d'assemblée, la grève a été décidée pour le jeudi suivant, en demandant à l'inspection académique de Seine-Saint-Denis d'être reçus ce même jour.

Jeudi 12 janvier, le collège était en grève à 100%. Et aucune nouvelle de l'Inspection. Les médias, presse, radio, télé se sont bousculés pour faire reportages et interviews. Après la dramatique agression de l'enseignante d'Étampes, l'affaire mettait à nouveau en relief le problème de la violence dans les établissements scolaires. Face à cette question, nous mettions l'accent sur le manque de moyens, en déclarant que cette violence ne devait rien à la fatalité, mais qu'elle venait du nombre insuffisant de surveillants.

Notre grève ne passant pas inaperçue, l'Inspection a enfin donné signe de vie: elle proposait un rendez-vous le lendemain à 17heures. De notre côté, nous décidions de reconduire le mouvement.

Le temps de ces deux journées de grève nous a permis de discuter des solutions à mettre en oeuvre immédiatement: un questionnaire sur la violence, élaboré par l'assistante sociale et des enseignants, sera suivi d'une discussion en petits groupes avec les jeunes, la demande d'avoir plus d'heures d'aide aux devoirs en demi-groupes pour renouer le dialogue et la confiance avec nos élèves. Des tracts ont aussi été distribués aux parents dans le quartier, la cité des Francs-Moisins, avec un très bon accueil.

À l'inspection académique, nous n'avons obtenu que trois journées "banalisées" de discussion entre nous et avec les élèves, et la promesse que deux personnes en contrats d'accompagnement à l'emploi seraient recrutées pour des tâches de surveillance. Il s'agit de contrats précaires de vingtheures par semaine, renouvelables tous les six mois, et ce n'est pas encore de véritables embauches. Par ailleurs, l'Inspection nous a fait miroiter le classement en collège ambition réussite. Cette élucubration du ministère ne vise qu'à mettre les collèges en concurrence les uns avec les autres et ne résout en rien les difficultés.

Le problème ne se pose pas que dans notre établissement, et il faudra tous s'y mettre pour obtenir les moyens, en personnel et en heures d'enseignement, de fonctionner correctement.

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