Ciel, une femme présidente!18/01/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/01/une1955.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Ciel, une femme présidente!

Le fait qu'une femme ait été élue au Chili, dans ce continent qui, nous a-t-on dit, est "marqué par le machisme", a déchaîné un déferlement médiatique remarquable, et un étonnement un tantinet condescendant dans le monde politicien.

Des femmes latino-américaines ont déjà occupé des postes de premier plan dans leur pays, telle Violetta Chamorro, présidente de droite du Nicaragua, ou encore Eva Peron et par la suite Isabel Peron en Argentine; autant de femmes donc, sinon plus qu'en Amérique du Nord, ou en Europe. Alors si le fait qu'une femme se retrouve aujourd'hui élue à la tête du Chili soulève tant de commentaires, n'est-ce pas une démonstration que le machisme n'est pas de loin une exclusivité sud-américaine? Dans le sottisier des déclarations qui l'illustrent, les chroniqueurs ont établi, comme un seul homme pourrait-on dire, le parallèle avec Ségolène Royal. Les interrogations se multiplient. Ségolène Royal serait-elle à la hauteur si elle accédait à la fonction présidentielle? Saurait-elle dominer les problèmes économiques, saurait-elle tenir sa place dans les relations internationales? Pourtant le fait d'être une femme ou un homme ne fait rien à l'affaire.

Malheureusement Ségolène Royal, politicienne du PS issue de l'ENA, a largement fait la démonstration qu'elle ne détonnait pas sur la photo de famille comme ministre dans le gouvernement Jospin, et qu'elle serait capable, avec ou sans sourire, d'appliquer une politique de rigueur et d'austérité à l'égal d'un Strauss-Kahn et d'un Fabius. Une politique antiouvrière qui est malheureusement tout ce que le PS a à proposer aujourd'hui, quel que soit son candidat ou sa candidate.

Mais les mêmes qui feignent de s'interroger sur ses capacités ne manifestent pas le moindre doute quand un homme comme de Robien abandonne son portefeuille de ministre des Transports pour celui de l'Éducation nationale, ou que Douste-Blazy, l'homme du ministère de la Santé, devient celui des Affaires étrangères.

Voilà qui illustre où nous en sommes, dans ce domaine, dans un pays qui se prétend être celui des droits de l'homme.

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