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- Lutte ouvrière n°1955
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Dans les entreprises
Burgess-Norton (ex-IP Marti) Vieux-Charmont (Doubs) : Deux mois d'occupation de l'usine Marti
Commencée le 21 novembre, l'occupation du fabricant d'axes de piston Marti par ses 69 travailleurs continue. Ils refusent la fermeture programmée par le groupe Burgess-Norton, avec la complicité active de PSA.
Les travailleurs n'attendent pas l'arme au pied et n'arrêtent pas de se mobiliser, à l'initiative essentiellement de la CGT.
Jeudi 12 janvier, quelques-uns sont allés aux portes de l'usine Peugeot de Mulhouse où les attendaient des militants de l'UD CGT du Haut-Rhin et de Peugeot qui avaient appelé à un rassemblement des travailleurs des entreprises sous-traitantes pour protester contre les licenciements dans l'automobile. La présence d'une soixantaine de travailleurs et de militants aux deux portes de l'usine ont fait que les chaînes de production (on y fabrique la C4, la 307) n'ont démarré qu'avec pas mal de retard. Dans l'usine, l'action a été bien vue par les travailleurs qui prenaient leur poste.
Samedi 14 janvier, un millier de manifestants accompagnaient les 69 travailleurs de Marti dans les rues de Montbéliard. Une manifestation - un peu plus nombreuse que la précédente - pour dénoncer toutes les menaces contre l'emploi dans la région. Comme le disait le porte-parole des grévistes à la manifestation, "l'heure est à l'action, car si rien n'est fait, demain travailler (....) deviendra un privilège! Il n'y a pas de fatalité: nous pouvons renverser la tendance actuelle. Jamais les grandes entreprises ne se sont portées aussi bien. Les profits du groupe PSA sont passés de 484 millions d'euros à plus de 1milliard en 2004. Quand le roi lion engraisse ses actionnaires, ce sont les ouvriers qui crient famine!"
La solidarité continue de se manifester également par des rencontres quotidiennes dans l'usine occupée entre les grévistes et des travailleurs et militants d'autres entreprises de la région, en particulier de Peugeot Sochaux. La solidarité financière, les nombreuses collectes aux portes des usines et devant les supermarchés de la région, ou encore les subventions des municipalités environnantes, ont permis de verser début janvier une paie d'un peu plus de 1000 euros à chacun des 69 grévistes.
De son côté, la direction a demandé le dépôt de bilan, le 10 janvier. Le 17, le tribunal examinait cette demande. Au même moment, à l'appel de l'union locale CGT, une centaine de personnes se rassemblaient devant le tribunal en solidarité avec le combat des grévistes. La décision de justice devait être rendue le mercredi 18.
Il est évident que PSA, en exigeant de réduire toujours plus les coûts, est directement responsable des suppressions d'emplois chez tous les sous-traitants. Complice de Burgess-Norton, PSA s'est arrangé pour fournir, malgré l'occupation de Marti, des axes de piston à l'usine qui produit des moteurs pour le groupe PSA (Trémery en Moselle) où d'autres fabricants assurent la livraison de ces pièces essentielles au montage des moteurs.
PSA est responsable. C'est à lui d'assurer un salaire et un emploi aux 69 travailleurs de Marti.