Assane Samb, l'un des responsables de la Coordination des sans-papiers, a été condamné à un mois de prison avec sursis et à 590 euros d'amende par le tribunal de Bobigny.

Le 20 juin dernier, accompagné d'une femme sans-papiers, il était venu demander des nouvelles du compagnon de cette dernière, détenu dans le commissariat. Devant l'attitude arrogante des policiers qui refusaient toute information -ils prétendaient ne pas connaître le sans-papiers-, le ton est monté et Assane Samb a été roué de coups, menotté et incarcéré 48 heures d'affilée dans le commissariat. Les policiers, pour se couvrir, l'ont inculpé d'outrage à agent et de rébellion, invoquant que le délégué "avait voulu occuper le commissariat" et les avait traités "de sales Blancs".

Ces accusations sont ridicules et invraisemblables. Ce qui est bien réel, par contre, c'est qu'Assane Samb s'en est tiré avec un traumatisme crânien et d'autres blessures. Sa plainte déposée après sa libération n'a eu à ce jour aucune suite, alors que la justice a fait diligence pour faire son procès. Lors de celui-ci, les policiers qui avaient proféré ces accusations ne se sont pas déplacés, par contre la salle était remplie par les soutiens à Assane Samb, tous prêts à témoigner que le délégué des sans-papiers, enseignant en physique, était incapable d'avoir proféré de telles insultes.

Loin de prendre en compte ces témoignages de sympathie, le procureur les a utilisés contre Assane Samb, en prétendant qu'un homme si influent ne devait pas se laisser aller à de tels actes. Le juge, calquant son attitude sur celle du procureur, a refusé d'entendre l'unique témoin présent lors de l'altercation, la femme sans-papiers. Il a en revanche utilisé une déposition attribuée à cette dernière, qui affirmait que le délégué avait bien proféré des insultes, alors qu'elle était prête à témoigner du contraire.

Le commissariat de Saint-Denis est d'ailleurs le théâtre de multiples incidents de ce genre et s'est taillé un palmarès dans les violences commises contre les particuliers, si l'on en juge par le nombre de plaintes (vingt et une) déposées contre les policiers de Saint-Denis, dont les jugements sont toujours renvoyés.

En revanche la justice ne perd pas de temps dans l'autre sens.