La direction d'Areva est engagée depuis plusieurs mois dans un plan de suppression d'emplois qui va se traduire par la fermeture de l'ancienne usine Alstom de Saint-Ouen. Au total en France, plus de 1000 emplois sont supprimés.

Au départ, elle voulait nous licencier sans rien lâcher, ou presque. Aujourd'hui, elle a fini par proposer, entre autres mesures, 10000euros pour la mobilité interne, 15000euros pour les départs en préretraite et 55000euros pour ceux qui n'auraient pas de reclassement interne (en plus des indemnités légales).

Cela ne comble pas totalement les pertes de salaire, ni les bouleversements que cela va entraîner dans nos vies, mais pour la plupart d'entre nous, cela permet de voir venir. Cependant pour débloquer la situation, il a fallu aller s'expliquer avec la direction "à deux doigts des moustaches".

Il a fallu trois voyages mouvementés à Lyon, où nous avons empêché les Comités centraux d'entreprise de se tenir et obligé la direction à discuter. Et une descente au siège d'Areva a fini par la convaincre qu'on ne se laisserait pas mettre dehors comme ça.

D'autre part, des mesures de départ anticipé pour exposition à l'amiante vont permettre à une centaine d'entre nous de partir en retraite plus tôt. Ce n'est pas un cadeau, c'est la reconnaissance du fait que l'entreprise et Alstom nous ont empoisonnés durant des années et même des dizaines d'années pour certains. Mais la direction est intervenue auprès du ministère et, avec ses relations, il est même possible qu'elle arrive un jour à reporter cette charge sur l'État!

Malgré tout la direction est quand même arrivée à ses fins: c'est-à-dire la fermeture de l'usine et la suppression des 300 derniers emplois. En cinq ans, avec trois plans, même si pour l'instant on n'a laissé personne sur le carreau, Alstom puis Areva ont détruit plus de 650 emplois.

Le gouvernement peut parler de baisse du chômage, nous sommes bien placés pour constater que les grandes entreprises suppriment des emplois à tour de bras.