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- Lutte ouvrière n°1954
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Dans les entreprises
SKF - Fontenay-le-Comte (Vendée) : Ils licencient, les actions grimpent
À Fontenay-le-Comte, en Vendée, la direction de l'usine de roulements à billes SKF a annoncé à la mi-décembre la suppression de 148 emplois, sur un effectif de 667 salariés. Ces licenciements vont s'ajouter aux 30 départs en préretraite non remplacés qui viennent d'avoir lieu.
Début 2004, c'est l'unité de Thomery en Seine-et-Marne qui avait été purement et simplement fermée, entraînant, outre quelques reclassements, le licenciement de 206 travailleurs.
Les licenciements prévus pour 2006 à Fontenay-le-Comte s'effectueraient, d'après la direction, dans le cadre d'une "nouvelle organisation" du groupe SKF dans le monde, réorganisation justifiée au nom de la concurrence, argument habituel des patrons licencieurs.
Les travailleurs de Fontenay ont débrayé durant deux heures lors de la tenue du Comité d'entreprise qui a précédé les congés de fin d'année. Certains se sont aussi rendus en bus au siège de SKF-France pour demander des comptes à la direction. On a appris que cette dernière n'envisage pas de départs en retraite anticipée, et qu'une soixantaine de possibilités de reclassement -des "job-posting" comme ils disent- seront en principe proposées à l'usine de Saint-Cyr-sur-Loire en Indre-et-Loire, à quelque 200kilomètres. C'est dire que la plupart des licenciés resteront sur le carreau.
Le groupe SKF, implanté aux quatre coins du monde avec 40000 salariés, engrange de très importants profits. Ces deux dernières années, tous les records ont même été battus. L'argent ne manque pas quand il s'agit de racheter d'autres entreprises, comme cela s'est fait en Chine par exemple. Comme partout, c'est la course à l'augmentation de la productivité, autrement dit l'appétit féroce des actionnaires, qui conduit les directions à licencier. Les détenteurs d'actions SKF n'ont pas eu longtemps à attendre: en ce début d'année 2006, le cours de leurs actions est à la hausse!
SKF a licencié aux États-Unis comme il l'a fait en France, jetant des travailleurs dans la précarité et aggravant partout les conditions de travail de ceux qui restent. Il y aurait pourtant des moyens pour réagir: s'ils peuvent augmenter leurs bénéfices en licenciant une partie d'entre nous, ils ne feraient plus un euro de profit si tous ensemble nous nous croisions les bras