L'école Pommier ou l'école extensible11/01/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/01/une1954.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Divers

L'école Pommier ou l'école extensible

Dans le quartier marseillais de la Belle-de-Mai, entre autres, l'école maternelle Pommier fait des prouesses. À la dernière rentrée scolaire, elle a ouvert sa 14e classe, sans demander l'avis des enseignants et sans local supplémentaire. C'est un dortoir qui a été transformé en classe et désormais, pour dormir, les enfants de trois classes s'entassent dans le lieu prévu pour les activités physiques. Ils sont 80, serrés dans la même pièce, avec un mètre carré chacun, au risque de favoriser la propagation des microbes.

Il y avait en 1995 sept classes conçues pour une maternelle, avec un coin pour être assis, un coin pour les activités manuelles, et assez d'espace pour que les enfants puissent se déplacer. En 1995, deux classes de plus étaient ouvertes, prises sur les espaces de jeux et de repos. Suite à la lutte des enseignants et des parents, la mairie a décidé de réouvrir les locaux d'un vieux collège attenant à l'école, désaffecté depuis de nombreuses années, et depuis, chaque année, de nouvelles classes ouvrent dans ces locaux inadaptés, avec de petites classes prévues pour des élèves assis à des bureaux, et non pour des petits qui ont besoin de bouger. On en est donc arrivé à 14 classes, auxquelles s'ajoutent trois classes de CP hébergées dans ces locaux, venues elles de l'école primaire voisine qui a du mal à loger ses 21 classes.

Ce sont tous les matins 500 élèves de trois à six ans qui viennent à l'école. Comme elle n'est pas classée en ZEP, les classes peuvent atteindre 30 élèves, avec parfois des enfants handicapés sans qu'il y ait d'aide supplémentaire.

En nombre insuffisant, les employées de mairie, les Atsem, chargées en principe dans les maternelles d'aider les instituteurs, partagées entre plusieurs classes et le ménage, n'ont pas assez de temps pour s'occuper des enfants.

Dans ce quartier très pauvre, ce n'est qu'à l'école maternelle que la plupart de ces enfants peuvent apprendre le français. Leurs logements sont souvent exigus et l'école est le seul lieu où ils peuvent avoir des bureaux sur lesquels écrire.

Les enseignants sont convaincus qu'une bonne scolarité en maternelle est un gage de réussite mais dans ces conditions, s'occuper d'environ 30 élèves par classe tient plus du gardiennage que de l'éducation, et cela compromet gravement l'avenir de leurs enfants.

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