La "TVA sociale", proposition antisociale11/01/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/01/une1954.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La "TVA sociale", proposition antisociale

Les "charges patronales" ne sont ainsi nommées que pour justifier la volonté des capitalistes de les réduire. Car en réalité, ces "charges patronales" font partie du salaire, indirect certes, mais du salaire tout de même.

D'ailleurs ces charges figurent sur les feuilles de paye, et font partie des "charges salariales". Sauf qu'évidemment, de la part des capitalistes et de leurs amis politiques, réclamer ouvertement la baisse des salaires, cela fait un peu mauvais genre. Alors que la revendication de la baisse des charges, toujours au nom de l'emploi, passe tout de suite beaucoup mieux.

Depuis des années, cette composante du salaire n'a cessé de diminuer au bénéfice des patrons, grâce à la multiplication des dégrèvements consentis par l'État. Si elles représentaient 54% du financement de la Sécurité sociale en 1989, ce chiffre était tombé à 46% en 1995, et il est de 33% aujourd'hui!

Mais, les capitalistes n'ayant pas de bornes à leur appétit, en réclamant toujours plus, des voix se font régulièrement entendre pour proposer une réforme du financement de la Sécurité sociale, en instaurant une "TVA sociale" en lieu et place des cotisations patronales. Cette "TVA sociale" fonctionnerait sur le même principe que la TVA ordinaire, la différence étant que ses recettes iraient à la Sécurité sociale plutôt qu'à l'État.

En apparence, il ne s'agirait que d'un simple changement technique de la base de calcul, qui ne reposerait plus sur les salaires versés comme c'est le cas aujourd'hui, mais la valeur ajoutée (c'est la réforme évoquée par Chirac). Mais en réalité, ce que proposent les défenseurs d'une telle réforme, c'est ni plus ni moins la suppression des cotisations patronales, c'est-à-dire d'une partie du salaire, et leur remplacement par une taxe payée par les consommateurs.

Car la TVA, quelle soit "sociale" ou non, est exclusivement payée par l'acheteur final: c'est un impôt dont les entreprises sont totalement exonérées.

Alors, même si rien dans les propos de Chirac n'évoque pour le moment le passage vers une telle "TVA sociale", et même s'il en a écarté l'idée, celle-ci est dans l'air, tout au moins dans celui que respirent les milieux patronaux. Et rien ne garantit, que sous couvert d'une simple réforme technique, Chirac ou un autre ne tentent pas à l'avenir d'offrir ce cadeau au patronat.

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