CAC 40 : Profits et manoeuvres spéculatives11/01/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/01/une1954.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

CAC 40 : Profits et manoeuvres spéculatives

En 2005 le CAC 40, qui cote les entreprises les plus importantes de la Bourse de Paris, a grimpé de 23,4%. Cet indice n'avait pas enregistré une telle progression depuis 1999.

Le CAC 40 a surtout bénéficié des profits records annoncés par les grandes entreprises. Mais que font-elles de cet argent puisque, comme la presse économique en convient elle-même, elles n'investissent pas dans de nouvelles capacités de production? En fait, les profits dégagés par les entreprises servent à nourrir les dividendes distribués aux actionnaires. Ils servent également à alimenter le Monopoly des fusions-acquisitions, c'est-à-dire les rachats d'entreprises par d'autres entreprises ou par des fonds à la recherche d'une opération spéculative, à l'échelle internationale.

En France ces opérations, qui sont en très nette augmentation depuis trois ans, ont représenté un montant global de 220 milliards de dollars (presque autant que l'ensemble des recettes de l'État!) l'an dernier. On peut citer, par exemple, l'offre de Suez sur Electrabel (14,3 milliards), de France Télécom sur l'espagnol Auna (7,7 milliards), de Saint-Gobain sur BPB (7,4 milliards), la plus importante concernant le rachat d'Allied Domecq par le groupe Pernod-Ricard, pour un montant de 18,1 milliards de dollars.

Cette tendance ne devrait pas faiblir en 2006, avec déjà annoncées l'acquisition de Materis par Wendel et celle de Cegelec par LBO France.

Si toutes ces opérations alimentent la Bourse et enrichissent les banques qui y prennent part, elles ne créent pas d'emplois, au contraire, elles s'accompagnent bien souvent de licenciements. Quant aux salariés qui restent, non seulement ils ne bénéficient d'aucune augmentation significative de leur salaire, mais encore ils sont soumis à des pressions supplémentaires pour augmenter leur productivité. Quant à l'argent "investi" dans une fusion-acquisition, il ne fait que passer de l'acheteur au vendeur, lequel, pourvu de cet argent "frais", se met à son tour en quête d'une opération spéculative à réaliser.

Tout cela illustre également le rôle de plus en plus artificiel et parasitaire de l'économie capitaliste, les richesses accumulées servant à entretenir la spéculation sous toutes ses formes, mais de moins en moins à élargir la production... et à payer des salaires à ceux qui en ont besoin, tout simplement pour vivre.

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