Statistiques officielles : Plus de quatre millions de chômeurs recensés04/01/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/01/une1953.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Statistiques officielles : Plus de quatre millions de chômeurs recensés

Chirac et Borloo se sont félicités de la baisse du chômage. Celui-ci aurait reculé pour le huitième mois consécutif en novembre, de 1,2%, soit une baisse de 28200 chômeurs inscrits.

Il faut croire que diminution du chômage ne veut pas dire reprise de l'emploi puisque, dans le secteur privé, celui-ci n'a pas progressé: seulement 1000 créations nettes d'emploi au troisième trimestre. D'ailleurs, les sorties des fichiers de l'ANPE pour "reprise d'emploi déclarée" ont même baissé de 8000 en novembre par rapport au mois précédent.

Les "contrats nouvelle embauche" (CNE), qui portent la période d'essai à deux ans, connaissent sans doute un certain succès auprès des patrons puisqu'ils concernent aujourd'hui 220000 salariés. Mais l'absence de création d'emploi dans le privé indique que les CNE n'ont donc fait que remplacer les anciens contrats à durée déterminée ou indéterminée. Au total, aucun chômeur en moins mais des précaires en plus!

L'emploi stagne, et sans le retour des "contrats" en tout genre subventionnés par l'État ("contrat initiative emploi", "contrat d'avenir" ou "d'accompagnement vers l'emploi") dans le secteur privé et surtout public, il chuterait brutalement.

Alors cette baisse du chômage est, au mieux, insignifiante, face à l'ampleur du fléau.

L'Unedic a recensé en novembre 2005 4,24 millions de demandeurs d'emploi: 3,88 millions de demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) et 407000 dispensés de recherche d'emploi (DRE). Cette catégorie des DRE, créée en 1984 pour les chômeurs âgés qu'on dispensait de rechercher un emploi, n'a cessé de progresser. Ils touchent en général l'assurance-chômage ou l'Allocation de solidarité spécifique (ASS) s'ils ont épuisé leurs droits, mais ne sont plus tenus de chercher un emploi ni de pointer à l'ANPE. Ils ne sont plus comptabilisés parmi les chômeurs, alors que seul l'âge les en différencie.

Quant aux DEFM, ils sont eux-mêmes depuis 1995 divisés en huit catégories.

Les demandeurs d'emploi en stage ou en CES sont totalement exclus des statistiques, même s'ils sont inscrits comme demandeurs d'emploi.

En fait, seule la première catégorie, celle qui regroupe les demandeurs de CDI à temps complet et n'ayant pas travaillé 78heures dans le mois, représente le nombre officiel de chômeurs, soit 2432 989.

Mais le total des demandeurs d'emploi atteint près de 3,9 millions si on y ajoute les autres catégories (demandeurs d'emploi qui ont travaillé plus de 78heures ou à la recherche d'un CDD, d'intérim ou de temps partiel) qui ne font pas partie du chiffre officiel du chômage, et 4,24 millions, si l'on inclut les dispensés de recherche d'emploi.

Sur ce nombre total de demandeurs d'emploi, seulement 2 520000 sont indemnisés: (49% au titre de l'assurance-chômage et 11% au titre de la solidarité). 1,72 millions ne touchent aucune indemnisation.

Le total des demandeurs d'emploi était de 2,7 millions en mai 1986, 3 millions en 1990 puis a dépassé les 4 millions depuis dix ans. Reprise ou pas, ce chiffre n'a jamais cessé d'augmenter depuis vingt-cinq ans.

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