Chirac sur l'air de "Tout va très bien..."04/01/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/01/une1953.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Tribune de la minorité

Chirac sur l'air de "Tout va très bien..."

Lors de sa traditionnelle déclaration de voeux de nouvel an, Chirac a affirmé qu'il fallait "y croire". Et pour cela il a proposé une recette: voir ce qui va, plutôt que ce qui ne va pas! Et de citer pêle-mêle la baisse des chiffres du chômage, le succès de l'Airbus 380, d'Ariane 5, du système de navigation par satellite Galileo ou encore du générateur d'énergie Iter.

Faut-il donc "y croire"? Aux chiffres officiels du chômage, certainement pas! Le gouvernement les a obtenus en radiant massivement les chômeurs des listes des ANPE, pas en créant de vrais emplois. Tous les styles de contrats "aidés" ont en commun de ne déboucher sur aucun emploi fixe. Cela permet de cacher les emplois supprimés, dans le public comme dans le privé.

Les anciens qui partent en retraite ne sont pas remplacés. Les hôpitaux, les écoles, les chemins de fer ne liquident pas moins d'emplois que La Poste ou France Telecom. À la rentrée 2006, plus de 6000 postes d'enseignants vont être supprimés, dont 1500 dans le premier degré où sont pourtant attendus 42700 élèves de plus. Les entreprises qui font les plus gros bénéfices, comme Total, Renault ou Peugeot, virent des intérimaires, des prestataires, des précaires. Celles qui sont aidées à coups de millions suppriment tout autant d'emplois ou n'embauchent que des précaires.

Quoi d'étonnant si les banlieues sont devenues des ghettos du chômage et de la précarité! Chirac nous dit qu'"il faut croire en la France" mais, lui, il arrose la finance. Il subventionne par exemple Disneyland, lui offre des gares du futur TGV Est et des terrains viabilisés de Val d'Europe, lui édifie des immeubles. Et en échange, Disney revend ces immeubles et reste la plus grande entreprise de précaires de France!

Y croire quand il annonce des grands projets technologiques d'avenir qui vont relancer l'économie et l'emploi? C'est autant de gouffres financiers pour les deniers de l'État. Une aubaine pour quelques trusts mais pas beaucoup d'emplois créés, beaucoup moins que si l'État utilisait cet argent pour embaucher des infirmières, des postiers, des cheminots, et pour construire des HLM, des crèches et des écoles. Et après, on nous expliquera que l'État est dans le rouge et qu'il faut fermer des hôpitaux, des écoles et tout privatiser en supprimant des milliers d'emplois.

Chirac annonce des lendemains qui chantent. Si ça chante effectivement pour les uns -la Bourse fait la fête avec une hausse record du CAC 40- ça déchante drôlement pour le plus grand nombre. Les salariés n'osent plus traduire les prix en Francs tant leurs salaires ne suivent plus. Les Rmistes, plus nombreux que jamais, doivent se contenter de 433euros pour vivre ou survivre! Et le gouvernement, loin de s'attaquer au chômage, s'attaque vraiment aux chômeurs. L'ANPE va multiplier les tracasseries, les contrôles et les vérifications. L'UNEDIC, à la demande du MEDEF, réduit les indemnités. Pour être indemnisé durant 23 mois, il faudra désormais avoir cotisé 16 mois pendant 26 mois, au lieu de 14 mois sur une période de 3 ans. Cela n'empêche pas que la cotisation chômage payée par tous les salariés va encore augmenter.

Le résultat, ce sera encore davantage de Rmistes, voire de SDF. De plus en plus de personnes se retrouvent sans toit (850000 aujourd'hui, paraît-il, dont un tiers ayant un travail mais au salaire insuffisant pour trouver un logement), contraintes de recourir aux centres d'hébergement des associations caritatives... quand ceux-ci ne sont pas engorgés. Le Samu social en effet refuserait chaque jour entre 16 et 150 demandes d'hébergement pour la seule ville de Paris. Pendant que Chirac distribue gratuitement des bons mots, les salariés mal payés et précaires dorment dans des mobile homes, dans leur voiture ou dans la rue et certains meurent de froid!

Chirac n'a que les mots "France", "République", "avenir", "optimisme" à la bouche, mais ce qu'il faut entendre c'est profit, profit et encore profit pour une infime minorité. Alors, il est grand temps de changer d'air: "ah, ça ira, ça ira, les aristos (et les bourgeois) à la lanterne!"

Éditorial des bulletins d'entreprise L'Étincelle du 2 janvier 2006, publiés par la Fraction de Lutte Ouvrière

Convergences Révolutionnaires n° 42 (novembre-décembre 2005)

Bimestriel publié par la Fraction

Dossier: Le scandale de l'eau: douce pour les profits, salée pour la population.

Articles: Devant la flambée des banlieue, démission! De qui? - Des exemples de mobilisations contre l'expulsion de sans-papiers ou les déménagements musclés de Sarkozy -L'unité syndicale... contre la convergence des luttes - SNCF: entre le piège de l'intéressement et le débouché des grèves - Belgique: la grève revient à la mode! - Allemagne: lâcher son programme pour l'ombre dans le Linkspartei?

Pour se procurer ce numéro, 1,5 euro, ou s'abonner (1 an: 9 euros; de soutien: 15 euros) écrire à: LO, pour la Fraction, BP 233-75865 Paris Cedex 18ou Les Amis de Convergences, BP 128-75921 Paris Cedex 19

Sur le Net: http://www.convergencesrevolutionnaires.org

Partager