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Carrefour-Le Merlan - Marseille : Réintégration d'un militant CGT
Mohamed Bédhouche, délégué CGT du magasin Carrefour-Le Merlan à Marseille, a appris le 2 décembre 2005 que son licenciement était définitivement refusé par le ministère du Travail. Pour tous ceux qui l'ont soutenu depuis plus d'un an, salariés du magasin Carrefour où il était employé, militants syndicaux et politiques de la région, c'est une victoire. Et c'est aussi un camouflet pour la direction qui le poursuivait.
Le 12 octobre 2004, en comparution immédiate, Mohamed avait été condamné à six mois de prison dont 15 jours ferme et incarcéré à la prison des Baumettes pour "subornation de témoin". On lui reprochait d'avoir demandé à un vigile du magasin de "dire la vérité" alors que celui-ci s'apprêtait à témoigner contre un jeune employé du magasin accusé d'avoir "volé" un paquet de surgelés et qui, pour ce fait, était en voie d'être licencié. C'est donc en exerçant son activité de délégué à propos d'un licenciement contestable que Mohamed Bédhouche s'est retrouvé en prison. Les employés du magasin se sont alors mis immédiatement en grève et ont bloqué l'approvisionnement du magasin pendant plus d'une semaine, aidés par des syndicalistes CGT d'autres entreprises de la ville.
Le 25 octobre 2004, Mohamed Bédhouche était enfin libéré mais comme l'affaire devait être rejugée "sur le fond" par la Cour d'appel d'Aix, la direction interdisait au délégué l'accès au magasin, tout en lui payant son salaire. Elle crut prendre sa revanche lorsque, le 25 avril 2005, la décision de la Cour d'appel est tombée. Tout en confirmant que la prison n'était pas justifiée et que la peine était annulée (alors que Mohamed avait passé 12 jours en prison!), la Cour confirmait la condamnation de principe pour tentative de pression sur témoin. Aussitôt, la direction mettait à pied le délégué et entamait contre lui une procédure de licenciement. Plus d'une centaine de salariés et de militants syndicaux l'accompagnèrent, le 9 mai 2005, à son entretien de licenciement, occupant le magasin aux cris de "Réintégrez Momo"!
Fin juillet 2005, l'inspectrice du Travail refusait le licenciement. La direction fut alors obligée de réintégrer Mohamed Bédhouche à son poste, mais elle introduisait un recours auprès du ministère du Travail. Fin novembre, le ministère confirmait par courrier le refus du licenciement du délégué. Pour les salariés, c'est une victoire contre l'arrogance et l'acharnement d'un directeur qui était bien décidé à licencier Mohamed, un délégué apprécié par tous pour sa combativité.