Prêts hypothécaires rechargeables : Avantageux surtout pour les banquiers et les notaires29/12/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/12/une1952.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Prêts hypothécaires rechargeables : Avantageux surtout pour les banquiers et les notaires

Le gouvernement vient d'annoncer qu'une ordonnance allait prochainement rendre possibles en France les prêts hypothécaires rechargeables. Ce concept autorise les propriétaires d'un bien immobilier à solliciter un crédit, son montant étant indexé sur la valeur du bien hypothéqué. Et il est "rechargeable" dans la mesure où les remboursements permettent de reconstituer progressivement ses capacités d'emprunt, dans la limite de la valeur inscrite sur l'hypothèque. C'est en quelque sorte un crédit permanent garanti par un bien immobilier.

L'idée n'est pas nouvelle puisque de tels prêts existent en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. En la transposant en France, le gouvernement prétend solvabiliser des personnes qui, du fait de revenus irréguliers ou d'un emploi précaire par exemple, peuvent difficilement emprunter aujourd'hui auprès des circuits bancaires. Villepin, qui revendique la paternité de cette réforme, espère qu'elle contribuera à la relance de la consommation... de la part de ceux qui ont au moins un appartement ou une maison à donner en gage à leur banquier.

L'inconvénient majeur d'un tel dispositif est que si, pour une raison ou pour une autre, du fait d'une séparation conjugale ou d'une perte d'emploi par exemple, l'emprunteur ne parvient plus à honorer ses échéances de remboursement, il risque de perdre également son logement. La banque pourra en effet mettre le bien en vente pour se rembourser. De nombreux acheteurs d'un logement en ont déjà fait l'amère expérience avec les prêts hypothécaires classiques.

Autre inconvénient, le nouveau prêt risque d'inciter des personnes peu solvables à se surendetter, comme elles y sont déjà incitées par toutes les propositions des établissements spécialisés dans le crédit à la consommation. Enfin, les banques voulant se protéger au maximum seront tentées, à chaque nouvelle demande de prêt, d'obliger l'emprunteur à repasser devant le notaire pour recalculer la valeur hypothécaire du logement, avec tous les frais que cela implique.

En revanche, ces prêts ouvrent donc certainement de nouvelles perspectives pour l'enrichissement des notaires... et surtout des banques. Celles-ci ne manqueront pas de faire payer au prix fort les nouveaux prêts qu'elles accorderont, pour une facilité de paiement temporaire. Les bénéficiaires de prêts devront payer des traites salées, parfois à vie... quand ils ne se retrouveront pas spoliés de leurs petits biens à la suite d'un revers de leur situation.

Le cadeau de Villepin est ainsi d'abord pour les banques, qui pourront prélever une dîme supplémentaire sur la population.

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