Nouvel accord sur l'Unedic : Indemnisations réduites29/12/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/12/une1952.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Nouvel accord sur l'Unedic : Indemnisations réduites

"Responsable et équilibré": voilà les termes par lesquels Laurence Parisot, dirigeante du Medef, a salué l'accord sur l'Unedic obtenu après de laborieuses négociations avec les syndicats, accord dont il suffit d'observer la teneur pour comprendre sa satisfaction. Car si la signature officielle des syndicats n'interviendra que le 3 janvier, le Medef est d'ores et déjà assuré de voir ce texte officiellement adopté. En effet, la CGC, la CFTC et la CFDT n'ont comme à l'accoutumée pas fait mystère de leur intention de cautionner ce nouveau recul pour le monde du travail.

Les finances du patronat sortent indemnes de ce plan qui affiche sa volonté de résorber, d'ici 2008, une partie des 14 milliards d'euros de déficit de l'assurance-chômage. La cotisation patronale augmentera en effet généreusement de... 0,04%. C'est moins qu'une misère, une contribution purement symbolique, uniquement destinée à servir d'alibi aux syndicats qui entendaient signer tout ce que le Medef leur présenterait. Et encore, cette simili-augmentation sera-t-elle automatiquement annulée au cas où les finances de l'Unedic se rétabliraient plus tôt que prévu.

Histoire de présenter les dehors de l'équité, les cotisations salariales augmenteront elles aussi du même pourcentage. Mais le chiffre a beau être le même, une augmentation des cotisations pour des travailleurs qui ont déjà du mal à joindre les deux bouts et pour des entreprises qui battent leurs records de bénéfices n'a pas du tout la même portée.

Quant aux chômeurs, ce sont essentiellement eux qui vont faire les frais du rétablissement programmé des finances de l'Unedic. Les conditions d'accès aux indemnisations, déjà maintes fois durcies dans le passé, vont l'être encore davantage. En particulier, pour bénéficier de la filière dite "B", qui concerne près de la moitié de chômeurs, il faudra désormais avoir travaillé durant 16 des 26 derniers mois, au lieu de 14 des 24 derniers mois précédemment. Selon la CGT, ce sont 100000 nouveaux chômeurs qui verront ainsi leur durée d'indemnisation réduite de 11 mois. Quant aux chômeurs de plus de 57 ans ayant cotisé 100 trimestres, ils n'auront plus droit à 42 mois d'indemnisations, mais à 36; à terme, ce sont 50000 d'entre eux qui seront ainsi lésés.

D'après les calculs de l'Unedic, sur les trois prochaines années, ces nouvelles dispositions devraient diminuer de près de 30000 le nombre de chômeurs indemnisés.

Le grand patronat est seul responsable du chômage, lui qui continue à licencier des travailleurs par milliers à seule fin d'augmenter encore des bénéfices dont il ne sait déjà que faire. Six chômeurs sur dix ne sont pas indemnisés par l'assurance-chômage et près de neuf sur dix touchent une somme inférieure au smic. Par ailleurs, les profits officiels des quarante plus grosses entreprises du pays permettraient à eux seuls de payer l'ensemble des chômeurs à 1200 euros par mois. Pourtant, le gouvernement multiplie les exonérations d'impôts pour les plus riches, tandis que les travailleurs privés d'emploi feront, une fois de plus, les frais de ce nouvel accord, avec la complicité d'une partie des syndicats.

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