Main Sécurité – Marseille : Les combines de la direction29/12/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/12/une1952.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Main Sécurité – Marseille : Les combines de la direction

Le groupe ONET joue aux vases communicants en procédant à des résiliations de contrats entre ses propres filiales, qui entraînent des compressions de personnel. Main Sécurité, sa filiale sur le gardiennage et la sécurité, qui compte 2800 employés au total en France, en donne un exemple. À Marseille, elle compte 400 employés qui cherchent à se défendre contre les roueries de leur direction.

Ainsi, une filiale du groupe ONET, la société de télésurveillance TELEM, qui gère près de 800 clients sur la région marseillaise, va résilier au 31 décembre le contrat qui la lie à cette autre filiale d'ONET qu'est Main Sécurité. La direction de celle-ci va donc fermer le service d'intervention lié à ce contrat: sur onze emplois, cinq seront supprimés.

En outre, les employés de l'agence de Saumaty (Saint-Henri à Marseille) craignent que celle-ci ne ferme petit à petit parce que les contrats sont repris par d'autres sociétés de sécurité. La nouvelle société n'a comme obligation que de reprendre 85% du personnel travaillant sur ce contrat. Le reclassement pour les 15% restants peut se faire n'importe où: un employé de Marseille qui a 20 ans d'ancienneté a ainsi reçu une mutation immédiate à Paris.

Les employés en ont assez d'être pris pour des pions.

Du 19 au 30 septembre une partie des employés s'étaient mis en grève. Campant devant les locaux pour alerter les autres salariés de la zone industrielle, quelques-uns faisaient une grève de la faim. Ils voulaient dénoncer la pénibilité de leur travail:

- des vacations de surveillance qui peuvent atteindre douze heures de jour comme de nuit mais où seules neuf heures sont majorées;

- des salaires d'un peu plus de 1000 euros net par mois pour 60% du personnel et bloqués jusqu'en 2008;

- une prime de panier actuelle à 2,90 euros, à peine le prix d'un sandwich;

- les déplacements à la charge du salarié. Ainsi un employé envoyé à Fos doit se payer son transport dans son propre véhicule, alors que, vu les lieux et les horaires, il est impossible d'utiliser les transports collectifs;

- un compteur sur six mois pour le "lissage" des salaires qui permet au patron de ne pas payer les heures supplémentaires.

Ils réclamaient aussi de véritables repos, le paiement intégral des congés payés dont le reliquat, près de 200 euros, n'est régularisé que l'année suivante.

La direction n'ayant pas bougé, le 6 décembre dernier, suite à un appel national des syndicats des agents de sécurité, une cinquantaine d'employés ainsi que ceux d'autres entreprises ont manifesté devant le siège du Medef marseillais. Les travailleurs de Main Sécurité commencent à en avoir assez.

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