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Etats-Unis : Les travailleurs des transports new-yorkais face à une municipalité de combat
La grève des employés du métro et des bus de New York a duré trois jours. Si la télévision a largement montré les New-yorkais déambulant dans le froid, en ajoutant le commentaire classique sur les pauvres voyageurs "pris en otage", en revanche, les informations sur les raisons de la grève sont restées plus que floues.
Le conflit a commencé après l'échec des discussions entre la direction des transports de la ville et l'Union locale du syndicat des transports, sur l'augmentation des salaires et sur les retraites. La direction, invoquant le fait que le coût des pensions avait triplé depuis 2002, proposait, pour les nouveaux embauchés, de reculer l'âge de la retraite à 62 ans ou d'augmenter leurs cotisations à 6% du salaire au lieu de 2%. Actuellement, les travailleurs peuvent prendre leur retraite à 55 ans, après vingt-cinq ans d'activité, avec 50% de leur salaire.
Les détracteurs des grévistes n'ont pas manqué, la direction, le maire et les médias à leur service attaquant ces "privilégiés" du secteur public qui se lançaient dans un conflit illégal puisque, dans l'Etat de New York, les employés du secteur public n'ont pas le droit de faire grève. Un juge a d'ailleurs condamné le syndicat à payer une amende d'un million de dollars par jour et les grévistes à perdre deux jours de salaire par journée de grève. Il a également menacé d'envoyer en prison le responsable syndical.
Le jeudi 22 décembre, la direction du syndicat a appelé à la reprise. Les 33 700 employés sont retournés au travail. Selon le New York Times, certains étaient furieux contre leur direction syndicale qui les avait "laissé tomber", d'autres espéraient que la reprise des négociations, qui s'effectuent dans la plus grande discrétion, pourrait aboutir à une nouvelle convention collective pas trop défavorable.
On verra ce qu'il en sera, même si les travailleurs sont maintenant en moins bonne position que si leur grève avait continué. Quoi qu'il en soit, c'est la première fois depuis vingt-cinq ans que les employés du métro se mettaient en grève. Et ce que ce conflit a déjà mis en lumière, c'est la hargne des autorités pour arracher leurs quelques avantages à des travailleurs un peu moins mal payés que les autres et pour niveler par le bas leurs conditions de vie. C'est un air bien connu, qu'on nous joue aussi de ce côté-ci de l'Atlantique.