Orléans : Nouvelle mobilisation pour soutenir des lycéens sans papiers22/12/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/12/une1951.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Orléans : Nouvelle mobilisation pour soutenir des lycéens sans papiers

Mardi 13 décembre, 500 personnes, pour la grande majorité des lycéens, se sont rassemblées devant la préfecture d'Orléans pour soutenir deux lycéennes menacées, elles ou leurs parents, de reconduite à la frontière.

La première, une jeune Ivoirienne de 19 ans, a été ramenée en France avec sa soeur par son père, pour échapper à la guerre civile. Une première demande de regroupement familial avait été rejetée sous prétexte que sa mère, travaillant à mi-temps, ne pourrait pas subvenir aux besoins de ses enfants. Une deuxième demande vient d'être rejetée, alors que sa mère travaille aujourd'hui à temps complet en CDI à La Poste. Suite à ce deuxième rejet, la jeune fille a donc reçu le 21 novembre une invitation à quitter le territoire avant le 22 décembre. Quant à son père, reparti en Côte-d'Ivoire, sa famille est sans nouvelles de lui depuis huit mois.

La seconde lycéenne, une jeune Iranienne qui vient d'avoir 18 ans, s'est d'abord entendu dire à la préfecture: "Vous êtes expulsable avec vos parents", sans qu'on l'informe de ses droits. Car comme elle est arrivée en France avant ses 13 ans, elle a le droit d'y rester. Mais du coup, ce sont ses parents et son frère de 9 ans qui risquent d'être expulsés (son père était chauffeur du Shah). C'est un odieux chantage à la séparation qui était ainsi exercé par la préfecture. La représentante du préfet s'est même permis cette remarque: "Puisqu'ils avaient de la famille ici, pourquoi ne sont-ils pas venus en France avant, s'ils étaient si attachés à leur famille?".

Mardi 13, une délégation dont faisait partie la jeune fille a été reçue à la préfecture, ce qui n'était pas prévu. Le préfet a déploré la "pression" exercée par les manifestants. Mais sans eux, elle n'aurait probablement pas été reçue!

Jeudi 15, au tribunal administratif, les lycéens étaient encore nombreux à remplir la salle, et le tribunal a annulé l'arrêté de reconduite à la frontière pour les deux parents.

Cette première victoire a réjoui tous ceux, jeunes, parents, enseignants et militants des comités, qui se sont mobilisés. Et ils sont bien décidés à continuer!

Partager