Des milliers de retraités immigrés spoliés de leurs droits : Pour le fisc, deux poids, deux mesures22/12/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/12/une1951.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Des milliers de retraités immigrés spoliés de leurs droits : Pour le fisc, deux poids, deux mesures

Sous prétexte de mettre en oeuvre un "filtrage" des "faux résidents non imposables à l'impôt sur le revenu", l'administration fiscale du 1er arrondissement de Marseille-Nord se félicite d'avoir réussi "l'annulation d'environ 6500 contribuables" et "la rétention (...) de près de 4000 déclarations non saisies par les services", représentant autant de contribuables menacés d'être eux aussi radiés des services fiscaux. Ces derniers reconnaissent publiquement que "le but de la direction est de lutter contre les faux résidents, qui polluent nos fichiers et qui utilisent la déclaration fiscale, et l'avis de non-imposition qui y est attaché, pour bénéficier et maximiser des avantages sociaux indus". Cela dans l'arrondissement marseillais où la population immigrée est la plus importante, et où sont donc très nombreux les travailleurs immigrés à la retraite, qui vivent en hôtel meublé, comme ils l'ont fait tout au long de leur vie active en France, ou qui sont hébergés par leurs enfants, et qui, dans tous ces cas, ne payent donc pas de taxe d'habitation. Sous prétexte qu'il y aurait des fraudeurs qui ne résideraient pas en France, condition légalement nécessaire pour que ces travailleurs bénéficient de la Couverture médicale universelle, d'allocations complémentaires de retraite et de quelques autres dispositions liées au fait de n'être pas imposable, l'administration fiscale prend des mesures qui ont des conséquences catastrophiques pour ces retraités. Mais quand bien même certains de ces anciens travailleurs seraient retournés dans leur pays, auprès de leurs proches, afin d'y vivre leur retraite, il n'y aurait aucune raison de les priver des droits sociaux qu'ils avaient obtenus au prix de dizaines d'années de travail en France.

Cette opération, outre qu'elle sanctionne injustement ces travailleurs, vise à désigner comme responsables du déficit des services sociaux de prétendus fraudeurs appartenant aux catégories sociales les plus modestes.

C'est d'autant plus choquant, révoltant, que dans le même temps, d'autres retraités et retraitables ne sont ni soupçonnés ni privés de leurs droits.

La loi du 23 février 2005, qui a récemment fait parler d'elle par ce qu'elle impose aux professeurs d'enseigner les "aspects positifs de la colonisation" française en particulier en Afrique du Nord, votée pour plaire aux rapatriés d'Algérie, précise dans son dernier article que "les personnes de nationalité française ayant fait l'objet, pendant la période du 31 octobre 1954 au 3 juillet 1962, de condamnations ou de sanctions amnistiées" pourront prétendre à des indemnisations... qui, elles, ne sont pas considérées comme "indues"!

Pour espérer une retraite confortable, mieux vaut être français, factieux et putschiste d'extrême droite qu'ouvrier immigré, exploité toute sa vie sur les chantiers.

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