Une fois passé l'effet d'annonce et le coup de pub escompté par Borloo, dans son rôle de "Monsieur Social" du gouvernement, les "maisons à 100000 euros" s'apparentent à des mirages pour nombre de gens qui espéraient devenir propriétaires. Loin des "20000 à 30000 accessions par an" préconisées par le ministre. Et souvent aussi loin au-dessus des 100000 euros car ce prix n'intègre pas celui du terrain et, après avoir remboursé les traites de la maison, il faudra passer à celles concernant le terrain.

Seulement une quinzaine de municipalités se sont déclarées intéressées, et encore certaines évoquent un projet se limitant à une dizaine ou une vingtaine de maisons. Par exemple, au Val-Fourré à Mantes-la-Jolie présenté par Borloo comme modèle, 44 logements seront livrés. Il s'agit de 20 appartements de 53m², vendus au prix de 80000 euros, et de 24 maisons de 80 m² (et non les 85 m² promis par Borloo) à 120000 euros.

À Perpignan, il est question de 74 logements, pour une part aussi en appartements. Bref, une goutte d'eau dans la mer. La municipalité croule sous les demandes au point qu'elle n'a rien trouvé de mieux que de prévoir un tirage au sort.

En fait, le gouvernement se refuse à prendre des mesures contre la spéculation foncière qui fait flamber le prix des terrains et il s'avère incapable de répondre aux demandes de logement, même pour ceux qui auraient les moyens de se déclarer acquéreurs des maisons promises.