Ardennes : Non à la fermeture des collèges22/12/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/12/une1951.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Ardennes : Non à la fermeture des collèges

La protestation s'amplifie dans les Ardennes contre la suppression prévue de 10 collèges sur les 44 que compte le département. Jeudi 15 décembre, une manifestation a regroupé à Charleville 800 personnes. Parents d'élèves, maires de petites communes, enseignants étaient venus de tout le département exprimer leur indignation devant les locaux du Conseil général et de l'inspection académique. Car si la liste des collèges à rayer de la carte a été établie par les conseillers généraux, c'est l'Éducation nationale qui leur en a donné l'injonction afin de récupérer le maximum de postes.

Huit des dix établissements concernés se trouvent en zone rurale. Un vaste territoire de six cantons contigus va se retrouver dès l'an prochain sans collège, autour de Raucourt et du Chesne. Les enfants devront passer de longues heures dans les cars de ramassage scolaire, sur des routes parfois difficilement praticables l'hiver. Il faudra aussi payer désormais la cantine. Cela semble d'autant plus injuste que les établissements supprimés fonctionnaient bien. Au Chesne par exemple, qui compte 153 élèves, le collège avait été rénové il y a deux ans et presque tous les enfants obtenaient le brevet des collèges. Pourquoi perdre du temps en transports pour aller s'entasser dans des classes plus nombreuses et dans des établissements où l'encadrement risque d'être moins bien assuré? C'est la question que pose depuis un mois, lors des réunions et des manifestations, la population des petites villes et des villages concernés.

L'Éducation nationale prétend qu'un collège ne serait viable qu'au-dessus de 300 élèves, notamment parce que toutes les options pourraient alors être assurées. Il s'agit là d'une logique de comptable, destinée à récupérer le maximum de postes d'enseignants et d'encadrement. Sur le terrain, les habitants constatent le contraire: des établissements à taille humaine, où il n'y a pas de problèmes de violence, et où les enfants se trouvent bien. Parents et enseignants sont aussi unanimes à voir dans leur suppression un énorme gâchis. Ils notent d'ailleurs au passage que dans son acharnement, l'inspecteur d'académie n'hésite pas à torturer sa propre règle à calcul. Le collège de Rimogne avec ses 330 élèves figure ainsi sur la liste des suppressions, les autorités n'ayant tout simplement pas compté les 46 élèves de la section d'enseignement adapté. Et l'indignation est d'autant plus grande que chacun sent bien que ce qui arrive aux collèges s'inscrit dans le cadre de l'abandon des campagnes par les services publics. Le bureau de poste, la perception, aujourd'hui le collège. Et demain l'école se demandent les habitants?

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