Taxe sur les billets d’avion : Tout le monde paiera, sauf les députés15/12/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/12/une1950.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Taxe sur les billets d’avion : Tout le monde paiera, sauf les députés

Une taxe sur les billets d'avion censée financer l'aide aux pays pauvres a été votée par les députés de l'UMP, de l'UDF et du PS. Elle doit prendre effet le 1erjuillet 2006 et représenter un surcoût de un à quarante euros par billet.

Cette idée avait été lancée par Chirac en septembre devant le sommet des Nations unies, histoire de montrer qu'il se préoccupait du sort des populations en situation difficile, car ce spécialiste de la lutte contre la «fracture sociale» ne limite pas son champ d'action au cadre national.

Cette générosité de Chirac ne coûte rien à l'État, et si peu au patronat, puisque cette contribution est imposée aux passagers de façon à alimenter un fonds de solidarité pour lutter contre les grandes pandémies dans les pays du Sud.

Cette taxe ne pénalise pas seulement les plus aisés, mais aussi ceux qui, comme les Antillais ou comme ceux qui ont leur famille au Maghreb ou ailleurs, doivent prendre l'avion pour rendre visite à leurs proches. D'après les estimations officielles, elle devrait rapporter 200millions d'euros par an, soit 1% des 20milliards de dollars qu'Onusida estime nécessaire au financement de la lutte contre le virus du sida. Et cela dans le meilleur des cas, c'est-à-dire si l'argent de ce nouvel impôt ne suit pas le même chemin que celui de la vignette-auto destinée à aider les personnes âgées, qui n'en ont jamais vu la couleur.

Les députés de droite, dont une bonne partie étaient hostiles à cette taxe, se sont surtout émus des intérêts des compagnies aériennes et des aéroports français. Ceux-ci ne débourseraient pas un sou dans cette affaire, mais ils craignent de perdre des clients car les autres pays ne se pressent pas pour emboîter le pas à Chirac. Ces députés ont obtenu un lot de consolation pour ce monde des riches dont ils sont de si zélés serviteurs: un amendement limitant l'application de la taxe à fin 2007. En revanche, une autre proposition prévoyait que les élus bénéficiant de billets gratuits s'acquittent quand même de la taxe. Elle n'a pas été retenue par ces députés. Visiblement, ils trouvent qu'ils ne faut pas pousser la solidarité trop loin!

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