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- Lutte ouvrière n°1950
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Dans les entreprises
Snecma-Groupe Safran Corbeil (Essonne) : Après la grève des salariés d’Altead, la Snecma recule
Les salariés d'Altead, entreprise de graissage, vidange et nettoyage des machines, intervenant sur le site de la Snecma Corbeil, dans l'Essonne, qui étaient en grève fin novembre, viennent d'obtenir satisfaction. Ils exigeaient le réemploi de tous les salariés de l'entreprise par Cegelec, société qui reprenait le chantier.
À l'occasion de la passation de marchés au sein de la Snecma, des entreprises extérieures négocient des contrats avec la direction de l'usine. Ils font baisser les tarifs, reprennent les salariés (mais pas tous) et surtout en profitent pour baisser les salaires et aggraver les conditions de travail. Ces véritables «négriers» des temps modernes prospèrent à l'ombre de la Snecma, donneur d'ordres, qui tire les ficelles et pousse à faire baisser les prix et donc les salaires.
Mais cette fois-ci, ce petit monde a dû déchanter. Les salariés d'Altead se sont mis en grève pendant deux semaines. Ils ont reçu le soutien des salariés de la Snecma qui ont débrayé à leur tour. Cegelec qui ne voulait reprendre qu'une partie des salariés en a été pour ses frais. Résultat, la Snecma et son complice Cegelec sont revenues sur leur prétention de baisser le coût du contrat de maintenance sur le dos des travailleurs. Rappelées à l'ordre par l'Inspectrice du travail, et surtout grâce à la mobilisation des salariés, les deux directions ont été contraintes de respecter le code du travail. Cegelec s'est engagée à reprendre tous les salariés en CDI, à revoir ses propositions salariales à la hausse. Mieux même, les grévistes ont obtenu qu'Altead paie un an de prime de déplacement à tous ceux qui se faisaient embaucher par Cegelec!
Si des militants CGT de la Snecma ont été aux côtés des salariés des entreprises extérieures, appelant à débrayer les salariés Snecma et des autres entreprises sous-traitantes en solidarité, il n'en a pas été de même de la CFDT qui n'a eu de cesse de faire reprendre le travail le plus tôt possible, allant jusqu'à isoler les grévistes et à les enfermer dans une salle, le dernier jour de grève, pour qu'ils n'entrent pas en contact avec les autres salariés, n'insistant même pas pour qu'il y ait un accord écrit entre la direction et les grévistes. Point noir au tableau toutefois, quelques jours après la reprise du travail, Cegelec laissait toujours planer l'incertitude sur l'embauche définitive des deux intérimaires.
Cela dit, la grève a été très remarquée et appréciée des autres sous-traitants du nettoyage ou de la réparation machine. Quoi qu'il en soit, l'ensemble des grévistes a repris le travail en ayant la satisfaction d'avoir infligé un camouflet à la direction parce qu'elle a été obligée de réembaucher tous les salariés.