SNCF : Si la direction veut plus de trains, qu’elle mette plus de moyens!15/12/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/12/une1950.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF : Si la direction veut plus de trains, qu’elle mette plus de moyens!

Mercredi 14 décembre au matin, malgré les attaques du gouvernement, relayées par une campagne de presse déchaînée contre eux, les agents de conduite du réseau RER de la SNCF maintenaient leur grève commencée le 5 décembre.

Ils refusent les horaires d'hiver que la direction veut leur imposer. À la demande du Conseil régional d'Ile-de-France, le nombre de trains en circulation est augmenté durant les week-ends. Cela représente une amélioration pour les usagers et pourrait ne pas se traduire par une pénalisation des agents de conduite. Mais faute de personnel supplémentaire, le nombre de week-ends travaillés par chacun augmente dans les grilles de roulement. Sur les lignes B et D du RER, la direction veut appliquer un système qui ferait que les agents de conduite passeraient sept semaines (premier petit pas en arrière, car au début du mouvement, la direction prévoyait onze semaines) sans week-end.

Pour dénigrer les grévistes et tenter de monter contre eux l'opinion publique, les dirigeants de la SNCF ont le culot de laisser entendre qu'ils sont trop bien payés, sous prétexte qu'ils touchent -toutes primes comprises- environ 2000 euros par mois. Les roulants ne travailleraient pas non plus assez selon Thierry Mignauw, directeur du réseau Transilien SNCF, qui fait distribuer des tracts aux usagers pour expliquer que «le service public est renforcé par la création de nouveaux trains, chaque semaine», mais ne dit pas que la SNCF n'a prévu pour cela aucune embauche supplémentaire. «Nous avons légèrement augmenté le nombre d'heures de conduite, passant de 5heures59 de travail par jour à 6heures10», explique-t-il encore.

Mais il s'agit-là d'une moyenne et d'un horaire théorique. Dans les faits, la direction impose des horaires beaucoup plus longs et parfois irréalisables lorsque les prises et les fins de service se font après avoir dormi dans un foyer («repos hors résidence»). Les grévistes estiment que quatre agents de conduite supplémentaires devraient être embauchés afin d'absorber la charge supplémentaire de travail représentée par l'augmentation du nombre de trains en circulation. À cela la direction répond que -rentabilité oblige- il n'est pas question pour elle de dépenser un sou supplémentaire.

Les cheminots ont raison de se défendre et de ne pas se laisser impressionner par la campagne menée contre eux, sous prétexte qu'ils ne sont pas aujourd'hui les plus mal lotis des travailleurs. Si les voyageurs sont «pris en otage», c'est par la direction elle-même, qui refuse les embauches et l'amélioration des conditions de travail afin que le transport puisse se faire correctement.

Ce mouvement intervient à un moment où les «demandes d'explication», procédures préalables à une sanction, pleuvent pour un oui ou pour un non, dans tous les services, où les effectifs sont partout en baisse et les salaires loin d'être au niveau à peu près correct de ceux des roulants. Il serait donc de l'intérêt de l'ensemble des cheminots de rallier les roulants et de donner une suite à la journée du 22 novembre dernier, sans tarder. Et parmi tous les voyageurs auprès desquels la direction mène son active propagande de dénonciation des grévistes, ils doivent compter sur la solidarité de tous les travailleurs conscients que pour faire plier les patrons, ceux de la SNCF comme tous les autres, il faut recourir à la lutte et à la grève.

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