«Quinze mesures pour les ZEP»... mais pas de crédits en plus!15/12/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/12/une1950.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

«Quinze mesures pour les ZEP»... mais pas de crédits en plus!

Le ministre de l'Éducation nationale l'avait promis: il allait donner des moyens supplémentaires aux établissements classés Zone d'éducation prioritaire (ZEP). Mardi 13 décembre, il a annoncé quelles mesures il comptait prendre. Si certaines d'entre elles sont positives, elles s'accompagnent néanmoins d'un «remodelage» de la carte des ZEP qui fait craindre qu'une majorité d'établissements soient rejetés hors de ces zones et perdent le peu de moyens qu'ils avaient.

La plupart des mesures ne changeront pas grand-chose à ce qui existe déjà. De Robien propose une meilleure formation des enseignants, pour qu'ils connaissent mieux les élèves de ZEP (quelques heures de cours sur la «psychologie » des jeunes des cités ?), des incitations financières (non encore chiffrées) pour que des enseignants expérimentés exercent en ZEP. Il prévoit aussi d'établir des «contrats de stabilité de quatre à cinq ans», avec en contrepartie la possibilité de changer d'établissement -ce qui est déjà le cas, étant donné qu'il est très difficile d'obtenir une mutation intéressante, si l'on n'a pas au moins cinq ans d'ancienneté dans un poste. À cela s'ajoute un meilleur accueil des parents dans les écoles pour les conseillers, ou le développement du tutorat. Ce que nombre d'établissements mettent déjà en pratique.

La principale nouveauté est dans le classement des établissements scolaires de ZEP, qui seront dès septembre 2006 répartis en trois types. Ceux de type 1, accueillant des élèves en grande difficulté, vont bénéficier de l'étiquette «ambition réussite» et ils recevront des moyens supplémentaires. Ainsi, à la prochaine rentrée, 200 à 250 collèges auront droit à un millier d'enseignants et à 3000 assistants pédagogiques supplémentaires. Cela permettra d'alléger un peu les classes et de mieux suivre les élèves. Mais qu'adviendra-t-il des autres? Il y a actuellement 900 collèges en ZEP. Cela veut dire qu'avec cette réforme, beaucoup d'entre eux ne recevront rien de plus et un grand nombre même -ceux de «type 3»- sortiront du système de l'éducation prioritaire dans les trois ans!

En clair, les intentions du ministre ne semblent pas être de donner des moyens supplémentaires bénéficiant à tous les élèves de ZEP, mais comme toujours de prendre (beaucoup) à Pierre pour habiller (un tout petit peu) Paul...

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