Les travailleurs sociaux dans la rue15/12/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/12/une1950.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Les travailleurs sociaux dans la rue

Nous étions plusieurs milliers de manifestants, mardi 6 décembre, pour protester contre le projet patronal de modification de la convention collective de l'enfance inadaptée, dite convention 66, qui régit une bonne partie des établissements d'aide à l'enfance, en internat comme en milieu ouvert, ainsi que les institutions pour personnes handicapées.

Les attaques contre les conventions collectives du secteur de la santé et du travail social se sont multipliées ces derniers mois. Dans le cas de la convention 66, les employeurs proposaient entre autres l'introduction du «salaire au mérite», une disposition qui, dans ce secteur peut-être encore plus qu'ailleurs, signifie clairement salaire à la tête du client. De nombreuses pancartes et slogans, dans le cortège, reprenaient les mots d'ordre contre ce type de salaire.

Les employeurs veulent aussi remettre à plat toutes les définitions de métiers et de déroulement de carrière. Sous prétexte qu'il n'existe plus de nos jours de «ravaudeuses» ni de «pupitreurs» dans les métiers du social, ils entendaient redéfinir toutes les professions, y compris celles actuellement bien définies comme éducateur spécialisé, assistant de services sociaux ou conseiller en économie sociale et familiale. Sans le dire, il s'agit de préparer une «réforme» -dans le sens d'une dévalorisation- de ces professions, des diplômes et des études qui y préparent. L'orientation est déjà donnée, entre autres par l'introduction de la VAE (Validation des Acquis de l'Expérience) qui a déjà commencé à remplacer pour certains une partie de plus en plus importante de la formation théorique par du travail sur le terrain.

Dans la même foulée, les salaires et le déroulement de carrière sont remis en cause. Les employeurs soulignent que l'ancienneté peut aller de 30 à 70% du salaire selon les professions. Mais au lieu de rectifier ces écarts en augmentant de façon importante les salaires de début de carrière, ils prétendent prendre aux uns pour donner -peut-être- aux autres, espérant ainsi, en passant, diviser les salariés.

Mais la réponse des salariés, à Paris comme en province, a été vive et bruyante. Les manifestants ont envahi et empêché le déroulement des prétendues «négociations» sur ces sujets et un nouveau rendez-vous a été pris pour le début de 2006.

Pour les travailleurs sociaux aussi, la lutte continue...

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