Le mardi 13 décembre, un débrayage a eu lieu dans les centres et agences EDF de Paris, avec un rassemblement qui a réuni plus de cent personnes devant le centre de la rue de Vienne. Selon l'appel syndical, il s'agissait de «dire stop aux dérives». Parmi les dérives, le fait que, dans les restructurations et déménagements incessants, des agents se retrouvent «agents sans bureau fixe (SBF)» (le terme est authentique). Comme l'écrit un tract syndical, «il n'est pas rare de voir, chaque jour, des agents errant dans les couloirs avec leur caisson et leur sacoche kaki (comme à l'armée) où se trouve leur documentation, à la recherche de leur "atelier". Faute de place, des bureaux ont été installés dans des vestiaires; quant aux agents arrivants ils n'ont, eux, pas de vestiaires.» Ajoutons que l'on a vu certains agents, ayant eu la «faiblesse» d'aller aux toilettes, retrouver leur place occupée par quelqu'un d'autre à leur retour!

Mais il y a eu aussi une autre «dérive» qui a motivé ce débrayage. Un jeune agent non titulaire, à qui l'on avait confié une intervention délicate sur une armoire électrique, a été gravement brûlé. Il aurait dû être correctement formé, ce qui n'était pas le cas, et ne pas intervenir seul. Eh bien, c'est lui que la direction a sanctionné par trois jours de mise à pied! Et c'est pourquoi le jour du débrayage, des agents, et notamment des jeunes, de son agence (Saint-Germain) ont protesté en envahissant une réunion de la Commission secondaire (l'équivalent d'une réunion des délégués du personnel).