Collège Fabien – Saint-Denis : Grève contre la précarité et le manque de personnel15/12/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/12/une1950.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Collège Fabien – Saint-Denis : Grève contre la précarité et le manque de personnel

À Saint-Denis, le collège Fabien s'est mis en grève le jeudi 8 décembre pour aller manifester au rectorat et exiger la titularisation de ceux d'entre nous qui sont en statut précaire et obtenir des moyens d'encadrement supplémentaires.

Depuis des années, ni la cantine ni le ménage ne fonctionneraient sans des agents qui ont été recrutés en Contrats Emplois Solidarité, rebaptisés Contrats d'Accompagnement à l'Emploi. L'an dernier une grève avait déjà eu lieu pour réclamer leur titularisation. Ils sont huit à mi-temps, payés 500 euros par mois. Ils préparent le repas et nettoient les gamelles. Ces contrats sont censés «favoriser le retour à l'emploi» sur le papier.

Les agents et les grévistes du collège ont fait valoir que s'ils faisaient ce travail pénible pour l'équivalent du RMI, c'est bien parce qu'ils espéraient que l'Éducation nationale leur donne enfin un vrai salaire et un emploi qui ne soit pas remis en cause tous les six mois. En vain! Le représentant du recteur s'est défaussé, disant qu'à partir du 1er janvier 2006, avec la décentralisation, ce serait au département de Seine-Saint-Denis de s'occuper du problème. Comme si ce n'était pas justement une des raisons de leurs craintes! Ce qui était demandé, c'est que l'Éducation nationale tienne ses promesses de «retour à l'emploi» avant le transfert.

La situation de l'encadrement des élèves par les assistants et les Conseillers principaux d'éducation (CPE) est, elle aussi, catastrophique. Ils sont en nombre nettement insuffisant pour surveiller les 850 élèves en dehors des cours. C'est pourquoi il faut un troisième CPE et deux assistants d'éducation supplémentaires. Ces dernières semaines, le collège a vu une recrudescence des tags, des violences entre élèves et des agressions contre des assistantes d'éducation. Circonstance aggravante, une CPE en congé maladie n'est pas remplacée depuis un mois. Les permanences, la gestion des absences, la surveillance de la cour et des couloirs n'ont pu être assurés qu'au prix de nombreuses heures supplémentaires non rémunérées. Et dans quelques mois le collège entrant en rénovation, les préfabriqués vont remplacer les bâtiments en dur!

Le rectorat a quand même concédé un CPE à mi-temps dans les jours qui viennent et la promesse d'un assistant d'éducation supplémentaire en février. Au retour de cette journée de grève, chacun était conscient que ce n'était pas grand-chose, mais que même le peu que nous ramenions n'aurait pas été obtenu si nous n'avions pas bougé. Ça n'est pas fini. Il faut continuer à agir pour la titularisation de tous les précaires.

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