Chaffoteaux et MaurySaint-Brieuc : Nouvelles menaces sur l’emploi15/12/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/12/une1950.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Chaffoteaux et MaurySaint-Brieuc : Nouvelles menaces sur l’emploi

À Chaffoteaux, un nouveau plan de réorganisation, qui devrait se traduire par la suppression de 56 postes de travail en 2006 et 2007, vient d'être annoncé pour l'usine de Ploufragan, près de Saint-Brieuc.

Le groupe MTS (Merloni Termo Sanitari) a racheté en 2002 l'entreprise Chaffoteaux et Maury, fabriquant de chaudières et chauffe-eau. C'était la cinquième fois en vingt ans que l'on changeait de patron. À chaque fois, des plans de restructurations diverses ont entraîné de fortes baisses des effectifs, en particulier à l'usine de Ploufragan qui est le principal site de production. De 2200 salariés dans les années quatre-vingt, nous ne sommes plus aujourd'hui que 530, dont 300 en production. Licenciements, départs avec différentes moutures de préretraite, externalisation de plusieurs ateliers ont été appliqués, invariablement pour le plus grand bien des actionnaires. La production n'a pratiquement pas baissé mais la productivité s'est beaucoup intensifiée. Les conditions de travail en ont pris un coup et on ne compte plus les travailleurs victimes de maladies professionnelles, tendinites et autres.

Le nouveau plan annoncé ne concernerait, d'après la direction, que le personnel dit de structure, c'est-à-dire des cadres, techniciens et employés, mais aussi des ouvriers magasiniers et de maintenance. MTS justifie ce nouveau plan de restructuration par la nécessité de réduire les coûts de main- d'oeuvre, pour être plus compétitif face à la concurrence.

Un plan de réorganisation de la fabrication est à l'étude. L'idée est d'acheter à d'autres usines sous-traitantes les différents composants des chaudières. Celles-ci seraient uniquement assemblées à Ploufragan. Alors, si la direction annonce dans la presse une augmentation de 50% de la production de chaudières, elle se garde bien de dire avec quel effectif.

Pour le plan en cours, la direction s'est contentée d'annoncer que les effectifs de production ne seraient pas touchés.

Dès l'annonce de ce nouveau plan de suppression de postes de travail pouvant déboucher sur des licenciements, la quasi-totalité du personnel a débrayé pour s'informer auprès des délégués et pour ensuite demander des comptes à la direction. Celle-ci a été prise à partie par certains salariés, qui lui ont rappelé les promesses non tenues et le ras-le-bol des pressions toujours accrues. Pour tenter de calmer les esprits, la direction a même été jusqu'à payer une heure d'information syndicale à tout le personnel... Ce qui est une première à l'usine.

Comment les choses vont-elles évoluer dans les prochaines semaines? En tout cas l'ambiance n'est pas au travail et les discussions vont bon train.

Nous refusons de faire les frais de la future restructuration. Chacun doit garder son emploi et son salaire, quoi que prétende la direction sur les «difficultés» d'aujourd'hui.

Car depuis 2002 Merloni, l'actionnaire principal de MTS, a empoché de substantiels dividendes. Cinq millions d'euros en 2002, 4,4 millions en 2003, 5,6 millions en 2004, pour un bénéfice net de plus de dix millions d'euros. Et pour 2005 cela s'annonce encore très confortable.

Le 14 décembre, le début de la procédure de plan de restructuration sera peut-être l'occasion de nouvelles actions du personnel.

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