Augmentation du nombre des érémistes : Un indice qui ne trompe pas15/12/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/12/une1950.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Augmentation du nombre des érémistes : Un indice qui ne trompe pas

La Caisse d'allocations familiales, dont dépendent les bénéficiaires du RMI, a publié ses statistiques. De septembre 2004 à septembre 2005, le nombre des érémistes a augmenté de 5,2% en France métropolitaine, et de 6,2% après correction des variations saisonnières. 1,24 million de personnes n'ont donc pas d'autre ressource et doivent vivre avec 425,40 euros pour une personne, 638,10 pour deux, 765,72 pour trois, 893,34 pour quatre.

Si le nombre de érémistes augmente, ce n'est pourtant pas faute d'efforts pour en radier le plus possible, sous la pression en particulier de certains Conseils généraux. Car, depuis la loi de décentralisation de décembre 2003, l'État s'est déchargé de la gestion du RMI sur les Conseils généraux. La moitié d'entre eux ont signé avec les CAF des clauses de renforcement des contrôles. Pourtant, en 2004, on n'a constaté que 500 cas de fraude sur 1200000 allocataires, soit 0,04% des prestataires.

Les députés n'en préparent pas moins des lois plus répressives, frappant de lourdes amendes (3000, 4000 euros, presque un an de RMI) toute fraude ou même toute déclaration inexacte ou incomplète, ce qui vise plus encore à créer un climat de suspicion sur l'ensemble des érémistes. Les contrôles et les convocations sont fréquents, et les radiations tombent: 800 cette année dans le Rhône, selon les associations de chômeurs.

Les Conseils généraux se plaignent de «l'explosion» du nombre de érémistes. Il serait plus juste de parler de l'explosion du chômage et des licenciements. Car l'objectif du RMI, revenu minimum d'insertion, était officiellement de réinsérer les chômeurs dans la vie active, en leur permettant de retrouver un emploi. Mais si on supprime des emplois, au lieu d'en créer, la misère et le recours au RMI ne peuvent qu'augmenter.

Il y a quelques jours le gouvernement, s'appuyant sur des chiffres faussés, se vantait de l'amélioration de l'emploi. Aujourd'hui d'autres chiffres, malheureusement plus sérieux, viennent démentir son optimisme de commande.

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