Les traminots marseillais ont eu bien raison de s'opposer à la privatisation rampante des transports de la ville. Les usagers aussi peuvent s'inquiéter car la Connex, à qui la mairie veut confier la gestion et l'exploitation du tramway, présente des références dissuasives. Celles-ci ont été rassemblées, entre autres, dans le journal Charlie Hebdo du 23 novembre. Voici, d'après ce journal, quelques-uns de ses méfaits.

La Connex gérait depuis 1996 deux réseaux des chemins de fer britanniques. Les problèmes se sont multipliés: "Surpeuplement et saleté des voitures, roues défectueuses, rails cassés, feux rouges grillés par les conducteurs, [...] trains coupés en deux (les wagons de queue qui se décrochent et restent en rade sur la voie), pannes [...], collision..."

À Bordeaux, c'est la Connex qui depuis 2003 a géré le tramway, lequel a connu bien des pannes. "La pluie s'infiltre dans les coffrets électriques, provoquant des coupures de courant à répétition. Avec la chaleur, les gaines isolantes des câbles se dilatent et les joints des rails fondent."

À Nancy, "inauguré par Bernadette Chirac en décembre 2000, le tramway sur pneus déraille trois mois après sa mise en service. Ensuite, il fonctionnera par intermittence, avec des arrêts de parfois un an!"

À Toulouse, le réseau vient d'être retiré à la Connex, qui l'exploitait depuis janvier 2005, pour être mis en régie municipale. Et cela se comprend! Début septembre, il y a eu un gros accrochage entre deux rames vides lors d'essais de raccordement avec une autre ligne.

Et c'est au nom de la compétence de cette entreprise qu'il faudrait lui confier en partie le tramway de Marseille, au lieu de le laisser à la régie municipale qui fait fonctionner bus, métros et tramways dans la ville depuis cent trente ans.