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Dans les entreprises
Renault – Douai : Menaces et chantage
Renault se plaint de ses soi-disant difficultés actuelles et pleure sur le recul de ses ventes sur le marché européen. C'est aussi avec cet argument qu'à Renault Douai la direction justifie son recours à des jours de fermeture volés sur les jours de congés dans la bourse collective: la Mégane et le Scénic se vendraient moins, de 20% à 40% selon les pays européens.
Mais les dirigeants de Renault oublient, quand ça les arrange, de parler des résultats du groupe. Au niveau mondial, le groupe affiche un chiffre d'affaires de près de 31 milliards d'euros de janvier à septembre 2005, soit 2,9% de plus que la même période l'année dernière. Les ventes, 1929723 véhicules, ont progressé de 3,4% par rapport à la même période de 2004. Le concert des pleureuses de la direction de Renault tient donc surtout du cinéma!
La direction de l'usine de Douai en use et abuse pour faire monter l'inquiétude sur l'emploi et même l'avenir de l'usine. La production tourne autour de 1800 véhicules/jour, mais la direction dit ne recevoir que 1600 commandes. La logique voudrait que l'on travaille moins vite. Et il n'y a pas que la logique, notre santé aussi! Nous pourrions enfin sortir moins fatigués de l'usine.
Mais la logique patronale est tout autre, elle maintient les cadences et accumule les jours non travaillés! Avec l'annualisation du temps de travail et la flexibilité qui s'en suit, les jours non travaillés sont pris d'abord sur les banques de congés collectifs. Mais avec huit jours non travaillés en novembre et d'autres jours programmés en décembre, la direction compte maintenant puiser dans la bourse des congés individuels. Quand on aura besoin de quelques jours de congés, on nous dira qu'on n'en a plus. Et si la production reprend, la direction fera pression pour des samedis obligatoires travaillés du matin ou de l'après-midi comme le prévoit l'accord de flexibilité... les jours de grand beau temps!
La direction a également annoncé la suppression de l'équipe de nuit du 2 décembre au 23 janvier obligeant les travailleurs concernés à rester chez eux. C'est un mieux pour leur santé, mais c'est un mauvais coup de plus car ils perdront leurs 24 jours de bourse collective et encore plus pour ceux qui comptaient sur la possibilité de se faire payer une partie de ces journées. La plupart des intérimaires de nuit sont mis en fin de contrat, c'est-à-dire licenciés.
Sur tous les plans la direction a enclenché la marche arrière sociale... Il va falloir réagir pour ne pas finir à la casse.