Finkielkraut : Racisme de haute école et de bas étage02/12/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/12/une1948.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Finkielkraut : Racisme de haute école et de bas étage

Dans le cercle des intellectuels qui «font l'opinion», que l'on voit consultés à propos de tout et de rien, sur les chaînes de télé et de radio, le «cerveau» penche et pense à droite, parfois très à droite. Après Carrère d'Encausse et son analyse attribuant les émeutes en banlieue à la «polygamie», c'est Alain Finkielkraut, professeur à Polytechnique, ex-nouveau philosophe et animateur d'une émission sur France Culture, qui s'est répandu dans le journal israélien Haaretz.

C'est que, d'après le journaliste qui a recueilli ses propos, Finkielkraut a «insisté à plusieurs reprises sur le fait que les choses qu'il est en train de nous dire sont des choses qu'il ne peut désormais plus dire en France».

«On a tendance, aurait dit le philosophe, à craindre le langage de la vérité, pour de "nobles" raisons. On préfère dire les"jeunes" au lieu des "Noirs" ou des "Arabes". Mais la vérité ne doit pas être sacrifiée, si nobles qu'en soient les raisons. Contrairement à d'autres, je n'ai pas parlé d'"intifada" des banlieues (...). Nous en sommes à une étape différente: je pense que cette étape est celle d'un pogrome antirépublicain.

Quel rapport y a-t-il entre la pauvreté et le désespoir, et le fait de semer la destruction et de mettre le feu à des écoles? Je ne pense pas qu'aucun Juif puisse jamais faire une chose pareille.

Maintenant, en France, on enseigne l'histoire coloniale comme une histoire exclusivement négative. On n'apprend plus que le projet colonial visait également à éduquer, à apporter la civilisation.

En fait, l'originalité de l'Occident en matière d'esclavage, c'est que lui seul l'a aboli. L'abolition de l'esclavage est un fait européen et américain. Mais cette vérité sur l'esclavage ne peut être enseignée à l'école.»

Et Finkielkraut de déplorer, toujours d'après Haaretz, que «quand un Arabe met le feu à une école, c'est une rébellion. Quand c'est un Blanc qui le fait, c'est du fascisme». Avant de passer au bouquet final: «L'antiracisme sera pour le XXIe siècle ce que le communisme a été pour le XXe siècle: une source de violence.»

Menacé d'une plainte par le MRAP, Finkielkraut a présenté des explications emberlificotées. Il ressortait de son discours abscons que le journaliste avait procédé à des amalgames qui n'exprimaient pas toute sa pensée, pensée qu'il a confirmée cependant sur le fond, dans une interview réalisée par J.-P. Elkabach sur Europe1.

Finkielkraut, avocat des exactions, y compris les plus atroces, commises par l'État d'Israël, se rangeant dans la cohorte fournie des pourfendeurs du communisme, intellectuel loué par le monde bien-pensant, n'en est pas à ses premiers balbutiements dans l'ignominie.

Tel est ce «maître panseur» des tares de cette société d'injustice dans ses oeuvres. C'est édifiant.

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