Après la «synthèse» du Mans : Le PS à la recherche d’une nouvelle Union de la Gauche02/12/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/12/une1948.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Après la «synthèse» du Mans : Le PS à la recherche d’une nouvelle Union de la Gauche

La «synthèse» réalisée par le Parti Socialiste lors de son congrès du Mans n'a évidemment pas mis fin à l'affrontement des ambitions entre les multiples candidats à la candidature qui y cohabitent. Celui-ci se déroulera dans le cadre d'un même bureau, ce bureau national recomposé qui réunit désormais la quasi-totalité des «courants» du parti, toutes les écuries (et elles sont encore plus nombreuses) engagées dans la course à l'Élysée.

Mais que les amateurs de feuilletons à rebondissements se rassurent, il y a de forte chance qu'ils assistent à de nouveaux épisodes de la série d'ici 2007.

Emmanuelli, l'un de ceux qui couraient sous la casaque du «non», se retrouve désormais nanti du titre de responsable des États généraux, c'est-à-dire qu'il a la charge de mettre en place la coalition des différentes composantes de la gauche, pour préparer la présidentielle. Il vise donc à ce que ces diverses composantes réalisent, elles aussi, une synthèse, c'est-à-dire a-t-il précisé «qu'elles discutent d'un compromis global entre toutes les formations qui souhaitent le rassemblement indispensable à la victoire», ce qui englobe, ajoute-t-il «tous ceux qui s'inscrivent dans une perspective de transformation sociale», impliquant «un engagement de prise de responsabilités gouvernementales». Il reprend d'ailleurs ce que François Hollande, au soir de sa réélection comme secrétaire du Parti Socialiste, proposait à la direction du PCF, des Verts et des Radicaux de gauche, c'est-à-dire, prenait-il le soin de préciser «toute la gauche de responsabilité et de gouvernement». Il leur proposait «d'organiser un processus de rencontres» destinées à «élaborer un programme de gouvernement» pour 2007. Et remettez-nous ça, la patronne! C'est reparti comme en... 1997, sauf que cette année-là, il avait fallu agir dans l'urgence, l'Assemblée nationale, les élections législatives et la victoire de cette «gauche de responsabilité» étant arrivée inopinément.

Cette fois, ils auront 18mois pour nous jouer la comédie des fausses bouderies, des surenchères factices et des exigences destinées au public, en un mot 18 mois de marchandages dont on peut prévoir qu'ils se concluront par un rabibochage qu'on justifiera, comme à chaque fois, par la nécessité d'accepter un compromis, un mariage de raison, avec ou sans contrat de mariage, mais qui ne pourra être au mieux qu'un chiffon de papier dont les engagements favorables aux travailleurs, s'il y en a, seront piétinés sans vergogne pour raison de «responsabilité gouvernementale». On ne connaît que trop cela.

Deux inconnues cependant pour les protagonistes: la première, c'est que le candidat de gauche, dont on ne connaît pas encore le nom, mais dont on connaît le profil, et qui sera de cette «gauche de responsabilité» soit élu. Autre inconnue, celle dont il faut souhaiter qu'elle se produise, l'entrée en scène de la classe ouvrière engageant des combats allant en s'élargissant, qui bousculerait ce scénario, mais qui permettrait réellement et radicalement de changer les choses.

Partager