Régie des Transports de Marseille (RTM) : Les traminots ont repris la grève17/11/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/11/une1946.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Régie des Transports de Marseille (RTM) : Les traminots ont repris la grève

Après la reprise du travail décidée par leur vote du samedi 5 novembre, les traminots de Marseille ont eu le cran de se remettreen grève vendredi 11novembre. Durant cette semaine, les négociations n'avaient rien donné de satisfaisant et ce jour-là, jour de l'échéance du nouveau préavis émis par les syndicats, ils votèrent la grève sans hésiter, et la décidèrent à nouveau lundi 14 et mardi 15.

L'interruption et la reprise de la grève

Après le jugement du tribunal de grande instance de Marseille qui avait décrété illégal le motif de leur grève, qui était de refuser l'introduction de capitalistes privés dans la gestion et l'exploitation du futur tramway, la grève avait été arrêtée pour ne pas donner lieu à des sanctions. Mais un nouveau préavis était déposé par l'Intersyndicale le 4 novembre. Il comportait trois points: l'amélioration du dialogue social, le retrait du plan d'entreprise et les salaires.

Les transports en commun circulèrent donc durant toute la semaine, pendant que se déroulaient des négociations entre les syndicats et la direction.

La mairie refusait la concession des syndicats qui se disaient prêts à accepter une assistance technique de la part de la Connex ou d'un autre, pendant une durée limitée. Quant aux salaires, la direction proposait une augmentation de 0,5% (en plus des 1,5% prévus pour l'année), soit entre 6 et 8 euros d'augmentation par mois!

C'était inacceptable, et les quelque 800 traminots présents aux assemblées générales du vendredi 11 au matin ne l'acceptèrent pas. Ils votèrent sans hésiter de reprendre la grève jusqu'à lundi matin. Ils avaient d'ailleurs pu constater, pendant leur semaine de travail, que les usagers bien souvent comprenaient leur mouvement, même si celui-ci leur avait bien compliqué la vie.

Les unions départementales des syndicats promettaient de collecter de l'argent pour venir en aide aux grévistes, qui en étaient à plus de 35 jours de grève.

Entre-temps la direction avait augmenté son offre, passant de 0,5 à 0,7% d'augmentation. Ce n'était pas cela qui pouvait faire changer d'avis les grévistes, aussi nombreux aux assemblées du lundi matin, et la grève était reconduite. Devant le blocage de la direction, elle fut à nouveau votée mardi 15.

Malgré l'obstinationdu maire, les grévistes tiennent bon

Le maire de Marseille J.-C. Gaudin s'essaie à un bras de fer avec les grévistes. Au Conseil municipal du lundi 14 novembre, il s'en prenait aux agents de la Régie, "arc-boutés sur leurs privilèges", selon lui, et à la CGT qui ferait perdre des milliers d'emplois en ville. Il veut prouver qu'il ne cède en rien, et fait sa démonstration sur le dos des travailleurs de la RTM comme sur celui des usagers des bus et des métros.

Ce même lundi soir les syndicats ont décidé de demander aux 3200 agents de la RTM de se prononcer, à bulletins secrets, sur leur proposition: sont-ils, ou non, "pour la gestion du futur tramway à 100% RTM, assurant ainsi une exploitation cohérente bus-métro-tramway, et assortie d'une assistance technique limitée dans le temps d'un opérateur extérieur, pourquoi pas Connex?"

En fait, leur avis, les travailleurs de la RTM l'ont encore donné ce jour-là puisque plus de 85% des bus ne circulaient pas et que les métros ne fonctionnaient que de façon aléatoire.

Partager