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Leur société
Plus d'argent pour les interventions armées, au détriment de la recherche, de l'insertion et du logement
Le ministère des Finances a publié début novembre deux décrets qui donnent le détail des postes budgétaires qui vont être réduits ou augmentés, pour l'année en cours.
La plus forte diminution de dépenses, 900 millions d'euros, correspond à l'annulation d'allégements de charges sociales patronales. On pourrait croire que c'est bon signe, et que le gouvernement a décidé de réduire les cadeaux aux patrons. Il n'en est rien. Ces 900 millions (sur 17,2 milliards d'allégements cette année) sont tout simplement inutiles, et n'allaient de toute façon pas être utilisés. Pour 2006 en revanche, ce sont 18,9 milliards qui sont prévus pour ce poste.
Les autres postes budgétaires "allégés" correspondent au contraire pour la plupart à des dépenses utiles et qui à l'évidence auraient été effectuées: recherche scientifique (255 millions), insertion des populations en difficulté (136 millions), construction de logements sociaux (55 millions), développement social urbain (45 millions), transports (35 millions), pratique sportive (22 millions). Le ministère assure que ces crédits sont "devenus sans objet". En pleine crise des cités de banlieue, il y a de quoi être sceptique.
Quant aux 900 millions de crédits supplémentaires prévus, leur affectation illustre la politique du gouvernement. 285 millions iront à "l'aide à la cuve", qui sert à compenser quelque peu la hausse du prix du pétrole pour ceux qui se chauffent au fioul. En fait, cela contribue à rendre la hausse un peu moins douloureuse, et cela sert en même temps les compagnies pétrolières.
Mais la première servie est l'armée, qui reçoit un supplément de 600 millions pour ses opérations extérieures. Les crédits "redéployés" servent principalement à déployer des troupes: Côte-d'Ivoire, Afghanistan... les terrains d'opérations ne manquent pas.
Moins d'argent pour l'insertion, le logement, les transports, plus d'argent pour les opérations militaires impérialistes: à cela se résument les deux décrets.