Non-lieu pour les dirigeants de la Sollac : Les assassins de l'amiante sous haute protection17/11/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/11/une1946.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Non-lieu pour les dirigeants de la Sollac : Les assassins de l'amiante sous haute protection

Mardi 15 novembre, la cour de cassation a rendu un arrêt confirmant le non-lieu rendu par la cour d'appel de Douai contre la plainte touchant six ex-dirigeants de la Sollac, accusés par les veuves des victimes d'avoir empoisonné leurs maris à Dunkerque en les exposant à l'amiante.

La cour de cassation a tenu, fait exceptionnel, à justifier sa décision par un communiqué spécial. Ce dernier déclare que ce n'est que pour "des raisons de procédure" que la cour a rejeté le pourvoi des veuves de Dunkerque et que, si elle était saisie dans une autre affaire, elle pourrait avoir l'occasion de se prononcer sur le fond des accusations.

Il n'empêche que, dans son jugement, la cour a dénié aux victimes le droit de contester les décisions des tribunaux qui ont mis hors de cause les dirigeants de sociétés soupçonnés d'empoisonnement et donc d'assassinat. Tout le monde sait, et la cour de cassation en premier, que ce gouvernement, comme tous ceux qui l'ont précédé, ont protégé les patrons assassins des conséquences de leur méfaits. Ils les ont protégés, tant sur le plan des réparations civiles, qu'ils ont prises en charge à leur place, que sur celui des poursuites pénales. C'est justement en s'appuyant sur une loi présentée par le gouvernement Jospin que le non-lieu a été prononcé.

En attendant, ceux qui sont responsables de la mort par empoisonnement, dans le cadre de leur travail, des maris des veuves de Dunkerque sont définitivement absous. Les veuves présentes à Paris ont crié leur colère et leur indignation. Cela faisait des mois qu'elles manifestaient toutes les trois semaines à Dunkerque. Récemment, ce sont plusieurs milliers de manifestants venus de toute la France qui dénonçaient devant le ministère de la Justice à Paris le scandale de la protection des patrons assassins, coupables d'avoir fait inhaler l'amiante à leurs salariés. Il s'agit d'un crime de masse: 3000 morts par an, plus de 100000 morts attendus dans les prochaines années. Les veuves et l'Association nationale des victimes de l'amiante ont annoncé que leur combat continuait.

Dans cette société pourrie de haut en bas par l'argent et le profit, la vie des ouvriers ne vaut vraiment pas cher pour les patrons, les gouvernements et les juges. Pas même un procès.

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