Lycée professionnel d'Auby (Nord) : Deux emplois CES supprimés!17/11/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/11/une1946.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Lycée professionnel d'Auby (Nord) : Deux emplois CES supprimés!

Mardi 8 novembre, l'annonce du non-renouvellement de deux contrats emploi-solidarité (CES) sur sept a été ressenti comme une provocation.

L'une des personnes visées garde efficacement la grille du lycée et surveille les abords. L'autre, mère d'une élève, assure l'entretien des locaux, des couloirs et de la salle des profs. Elles sont indispensables à la bonne marche du lycée. Leur travail, leur présence et leur connaissance des élèves participent au climat serein de l'établissement.

D'autant plus que ce lycée professionnel, dans la banlieue de Douai, est classé en "zone sensible". Des centaines de salariés, souvent les parents des élèves, ont été licenciés à Métaleurop, l'Imprimerie Nationale, Stora-Enzo et bien d'autres entreprises aux alentours. Depuis janvier 2005 des incidents -voitures brûlées et dégradations de bâtiments publics- émaillent régulièrement l'actualité locale.

Depuis deux semaines les incidents se sont amplifiés. Dans la nuit du 8 au 9 novembre, la médiathèque touchant la mairie a brûlé. La nuit suivante un foyer de vie pour handicapés, actuellement désaffecté, a été incendié. Des voitures et un bus ont aussi brûlé. Enfin des cocktails molotov ont été jetés dans la cour du collège à côté, ainsi que dans un lycée proche. Et c'est dans ce contexte que le rectorat veut supprimer du personnel!

Une pétition a été signée et deux débrayages ont été menés pour le maintien de tous les CES dans l'établissement, en contrat à durée indéterminée et à temps complet. Les élèves du lycée approuvent. Notre mobilisation a été relayée par la presse et la radio locales.

Le rectorat a reçu une délégation comprenant les CES concernés, un représentant des parents d'élèves, des enseignants et deux représentants de la mairie. Une brochette de directeurs de cabinet et de chefs de division, en costume-cravate du dernier chic, nous ont écoutés yeux fermés et paumes jointes pour nous répondre qu'ils comprenaient notre situation, nous féliciter pour notre travail éducatif mais nous dire que "le rectorat ne pouvait rien", renvoyant la balle à la région qui gérera les contrats précaires à partir du 1er janvier prochain!

Après cette fin de non-recevoir choquante, une grève a été décidée pour le jeudi 17 novembre. Face à la multiplication des violences dans les banlieues, le gouvernement préfère prolonger l'état d'urgence et continuer à diminuer le nombre de personnes travaillant dans les établissements d'enseignement. Un non-sens!

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